« Depuis le 21 juillet 2025, l’aval de la filière a imposé une baisse brutale de 23 centimes d’euro du kilo du prix de base pour les éleveurs » de porcs, signale François Valy, président de la Fédération nationale porcine cité dans un communiqué de presse diffusé le 15 septembre 2025. Le marché français était resté dynamique jusqu’au mois de juillet 2025 avec des prix qui progressaient, contrairement aux cours alors en baisse aux Pays-Bas, en Allemagne et au Danemark. Mais à partir d’août 2025, les prix ont commencé à reculer également en France.

« Malgré les fortes chaleurs qui ont limité l’offre, les abatteurs ont été confrontés à une pression concurrentielle forte sur le marché de la viande au niveau intracommunautaire », analyse l’Ifip-Institut du porc dans une note du 9 septembre 2025. Le prix perçu a alors reculé de 4,4 % en France en août par rapport au mois précédent.

Les marges des éleveurs s’en trouvent réduites. Selon l’Ifip-Institut du porc, celles des éleveurs naisseurs engraisseurs baissent « de 3 % en un mois pour atteindre 1 978 € par truie présente et par an ». Et « la marge brute des post-sevreurs engraisseurs s’élève à 43,1 € par porcelet entré au mois d’août ».

Entre 3 et 17 centimes de moins que les concurrents européens

En septembre, les prix continuent à baisser en France alors qu’ils se stabilisent dans les pays du nord de l’Europe. Selon la section porcine de la FNSEA, les éleveurs français « perdent à nouveau de 3 à 17 centimes d’euro du kilo sur leurs concurrents européens ».

En parallèle, les éleveurs de porcs s’inquiètent des répercussions des mesures antidumping prises par le gouvernement chinois envers le porc européen. Pour la filière française, cette surtaxe s’élève à 20 %. Elle aurait un impact de 8 centimes d’euro par kilogramme sur le prix français, selon les calculs de l’Ifip-Institut du porc. « Hors de question que cette surtaxe impacte encore le prix payé aux éleveurs qui subissent déjà, par anticipation, une baisse drastique ! » prévient donc François Valy.

« Au-delà de l’impact immédiat sur les cours, les débouchés se trouvent fragilisés, avec le risque d’un déséquilibre accru sur le marché intracommunautaire », indique aussi l’Ifip-Institut du porc. Or « l’importation de produits porcins repart à la hausse », s’alarme François Valy, « avec +3,1 % en viandes et +4,8 % en charcuterie, surtout de l’Espagne, de l’Allemagne, du Danemark et de l’Italie ». La Fédération nationale porcine prévient qu’elle sera vigilante « dans les jours qui viennent » à ce que le porc français ne perde pas de terrain sur les étals.