« Le déficit d’offre de viande de porc chinoise s’est creusé entre 2019 et 2020, en raison de l’arrivée de la peste porcine africaine dans le pays, explique Elisa Husson, ingénieure d’études économiques à l’institut du porc (Ifip). Mais, plus rapidement de ce que l’on pouvait l’estimer, la Chine est redevenue une grande productrice de porc. En 2023 presque 58 millions de tonnes-équivalent carcasse (tec) ont été produites. C’est une année record, notamment après cette catastrophe sanitaire historique. »
Une consommation nationale en berne
« Pour autant, le secteur porcin du pays reste fragile, notamment concernant l’évolution des cours, précise la spécialiste. Le prix du porc a chuté de quasiment 20 % en 2023, en lien direct avec un surplus d’offre par rapport à la demande. La situation n’est pas très optimiste pour ce marché. D’importants facteurs macroéconomiques ne stimulent pas la consommation nationale. L’économie est fragile en raison du chômage, de l’inflation, ou encore de la crise dans le secteur immobilier. La reprise de la consommation est donc plutôt lente, même lors des festivités. L’année 2023 était pourtant forte en fêtes nationales, qui sont habituellement des moments propices aux regroupements familiaux et ainsi à la consommation de porc. À cela s’ajoute une évolution des tendances de consommation, engendrée par l’urbanisation du territoire. On se rend compte que le porc n’a plus tant la côte, bien qu’il reste premier des viandes consommées sur le pays. »