C’est une tendance de fond : l’offre européenne de porcs s’amenuise partout en Europe. Y compris en France, où la production se maintenait jusqu’alors. Pour la première fois, les gains de productivité ne permettent plus de compenser le recul du cheptel.

Au-delà des pressions sociétales et environnementales, la faible rentabilité des élevages explique en bonne partie cette érosion. Les prix à la production ont pourtant atteint des sommets, avec un pic à 2,22 €/kg (carcasse E+S) dans l’Hexagone en octobre 2022. Mais le poids des charges comprime les marges depuis plus d’un an. Le prix de la tonne d’aliment porcin (Ifip) atteignait déjà 300 € à la fin de 2021. En août 2022, il culminait à près de 400 €.

Consommation en hausse

En France, la consommation par bilan progresse de près de 3 % en cumul de janvier à septembre 2022, par rapport à la même période en 2021. Le porc semble se détacher des autres viandes par de moindres augmentations de prix. Pour fournir la demande, les opérateurs français ont nettement augmenté leurs importations en 2022.

Du côté des exportations, les envois français de viandes, produits transformés et coproduits reculent de 4,3 % sur les huit premiers mois de l’année, pour s’établir à 512 000 tonnes.

Si le commerce vers la Chine s’est replié de 45,3 % sur cette période, la demande de l’Empire du Milieu pourrait s’affirmer au début de 2023.