« Chaque année, les pays de l’Union européenne exportent 1,5 à 2 millions de bovins de moins de 160 kg (1), mais des changements s’opèrent entre les États membres, note Baptiste Buczinski, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage. L’Allemagne est le premier exportateur de cette catégorie d’animaux, notamment à destination des Pays-Bas. La France est devenue exportatrice nette vers l’Espagne pour les trois quarts de ses volumes de veaux vivants. Nous sommes donc très dépendants du marché espagnol. »
Viser l’indépendance économique
« Nos envois ont augmenté jusqu’à l’année 2022, avec un pic à plus de 380 000 têtes dont 90 % vers l’Espagne. En 2023 et 2024, ces exportations ont reculé en raison de la décapitalisation laitière. Mais plusieurs menaces pèsent sur le système, notamment en termes d’attentes sociétales et de bien-être animal, ainsi que d’indépendance économique. Les centres d’innovation du Cirbeef et du Cirveau étudient les options de valorisation du veau laitier qui peuvent s’offrir à la France. »
« En observant la valorisation à l’échelle mondiale des veaux, on constate que l’utilisation de l’herbe dans la ration, lorsqu’elle est disponible, a un intérêt économique et sociétal, souligne-t-il. Le croisement avec des races allaitantes se développe aussi pour augmenter le croît. Il n’y a pas d’équation parfaite. Nous ne serons pas capables de valoriser les 350 000 têtes actuellement exportées sur le sol français du jour au lendemain, mais de nouvelles filières sont à l’étude. »
(1) Ces échanges sont essentiellement intracommunautaires.