Cet après-midi, l’ambiance était électrique à l’Assemblée nationale ce 23 mai 2023. Le député Les Républicain, Xavier Breton, a interpellé la Première ministre, Élisabeth Borne lors de la séance de question au gouvernement : « À quoi cela sert-il d’aller au Salon de l’agriculture pendant de longues heures, à la rencontre de nos éleveurs si c’est pour mieux les poignarder dans le dos ? » L’élu a notamment pointé du doigt le rapport de la Cours des comptes sur l’élevage et la conduite de l’ancien ministre de l’Agriculture, Bruno le Maire.

La Cour des comptes et Bruno Le Maire dans le viseur

« Mais de quoi se mêle la Cour des comptes, Madame la Première ministre ? », a lancé Xavier Breton. Son rapport recommande au gouvernement d’aider les éleveurs de bovins les plus en difficulté à se reconvertir et à réduire le cheptel français pour remplir ses engagements environnementaux. Il n’en fallait pas plus pour exaspérer Xavier Breton. « Leur rôle n’est pas de dicter aux Français leur mode d’alimentation, ni de prescrire la taille de nos élevages, et nous pouvons même nous demander si cette attaque contre la filière de la viande n’est pas organisée délibérément », a-t-il poursuivi.

Le ministre de l’Économie et des Finances n’est pas en reste. Son inauguration « en grande pompe » d’une usine spécialisée dans la « viande végétale » et son tweet disqualifiant les protéines animales au profit des protéines végétales a aussi agacé le député. Ce dernier demande au gouvernement d’apporter du soutien aux éleveurs, « Madame la Première ministre. Quand vont cesser ces attaques contre l’élevage et contre l’agriculture de notre pays ? »

C’est le ministre de l’Industrie, Rolland Lescure, qui a répondu à Xavier Breton à la place de Marc Fesneau, d’Élisabeth Borne et de Bruno Le Maire, retenus ailleurs. Mains jointes, il affiche son désaccord avec le député. « Que cela ne vous en déplaise, la consommation de viande diminue et il faut moins de viande. Nous accompagnons la filière dans cette direction. Il y a aucune raison de se mettre la tête dans le sable comme le font les autruches », a-t-il conclu.