Serait-ce la garantie du vivre ensemble à la campagne ? Une proposition de loi adoptée par le Sénat le 8 décembre 2021 vise à protéger les agriculteurs contre les recours abusifs formés par des habitants nouvellement installés pour troubles de voisinage. Le texte est entre les mains des députés.
L’interdiction du droit à réparation
Selon l’article 6 de la loi en cours de discussion, les dommages causés aux habitants par des nuisances dues à des activités agricoles n’entraînent pas de droit à réparation lorsque le permis de construire afférent au bâtiment exposé à ces nuisances a été demandé ou l’acte authentique constatant l’aliénation ou la prise de bail établi, postérieurement à l’existence de ces activités.
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Cette interdiction au droit à réparation serait soumise à une double condition que devra remplir l’agriculteur : exercer son activité agricole en conformité avec la réglementation et l’avoir poursuivi depuis l’arrivée des nouveaux arrivants « sans en changer la nature ».
« Pour mener à bien la revitalisation des zones rurales, il faut trouver une manière de « vivre ensemble », de « faire village », qui réconcilie ces divers usages et ces attentes multiples », justifient les motifs des amendements consacrant ce nouveau dispositif.
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Éviter la revente du logement « à prix d’or »
Parmi les autres mesures de la proposition de loi, figure l’interdiction pendant dix ans de changement de destination des logements construits « sur le périmètre de l’exploitation ou en continuité de celle-ci ».
Une interdiction proposée par les « organisations représentatives agricoles » précisent les motifs de l’amendement. « Ce garde-fou vise à éviter une forme de détournement de dispositif, par lequel un logement d’exploitant agricole serait ensuite acquis à prix d’or par un porteur de projet commercial ou industriel par exemple », expliquent les sénateurs.
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