Coldiretti tire son nom des cultivateurs directs, par opposition aux métayers et aux bailleurs. Aujourd’hui tous les profils d’agriculteurs s’y retrouvent sous la bannière jaune et verte. En deux décennies, ce syndicat agricole a réussi sa communication et s’est particulièrement rendu visible grâce à ces couleurs. Les manifestants évoluent pacifiquement, en rang serré, sous des drapeaux. Difficile de les rater.

En cogestion avec les ministres de l'Agriculture

En suivant le modèle de la FNSEA dont il se revendique, après des années de lobbying, le syndicat fonctionne désormais en cogestion avec les ministres de l’Agriculture, de droite comme de gauche. Il constitue une bonne base électorale puisqu’il compte 1,6 million d’adhérents agriculteurs, retraités, consommateurs, sympathisants, sur les 1,13 million de fermes de la Péninsule.

Il faut reconnaître, que la Coldiretti ne s’est pas contentée de réclamer un meilleur revenu pour les agriculteurs. Elle a œuvré elle-même dans ce sens avec deux mesures phare, qui ont assis sa légitimité, et en premier lieu, les contrats de filière, une forme de contractualisation avant l’heure. Il s’agit de contrats tripartites ou quadripartites, pluriannuels, qui permettent à l’agriculteur de s’assurer un débouché à un prix déterminé, afin de s’extraire de la concurrence des cours mondiaux.

Le syndicat est partie prenante de ces contrats en qualité d’organisation de producteurs. Aujourd’hui, l’adhésion à ce type de contrat bénéficie de 2,5 milliards d’euros de subventions réparties entre les différents acteurs de la filière : agriculteurs, industriels, chercheurs…

Son autre initiative emblématique est « Campagna Amica », une marque de vente directe, qui compte 370 marchés de producteurs et 1 660 accueils à la ferme : ferme auberge, table d’hôte, visite de ferme, micro crèche à la ferme… Il y a 25 ans, le but de cette marque était de ramener de la valeur ajoutée dans les fermes et de sensibiliser les consommateurs : pari gagné.