214 agriculteurs de quatre pays européens (France, Espagne, Pologne et Roumanie) ont répondu à une enquête sur l’agriculture régénératrice. L’institut Ipsos et l’entreprise NTT Data, qui l’ont réalisée, ont diffusé ses principaux enseignements (lien en anglais) le 30 septembre 2025.
Rotation, couverts d’interculture, …
Selon les deux organisations, « 50 % des producteurs européens ont déjà intégré des pratiques régénératrices dans leur exploitation ». Il est à noter qu’il n’existe pas de définition officielle de « l’agriculture régénératrice », « régénérative » ou « de régénération ». La présente étude considère que les pratiques suivantes relèvent de ce concept :
- La rotation des cultures (mobilisée par 63 % des répondants) ;
- La gestion durable des résidus de culture (55 %) ;
- La réduction du travail du sol (50 %) ;
- La fertilisation organique (47 %) ;
- La couverture des sols (45 %) ;
- La réduction de l’usage des pesticides (45 %) ;
- Les pratiques en faveur de la biodiversité et l’agroforesterie (25 %).
Ils estiment finalement que « l’agriculture régénératrice n’est plus un concept de niche ».
Une incitation économique insuffisante
Et environ 30 % des répondants ont indiqué avoir déjà participé à un programme d’agriculture de régénération, dont les exigences en termes de pratiques à mobiliser (souvent la couverture des sols, la réduction du travail du sol et la rotation des cultures) et les incitations (valorisations économiques, conseils techniques, accès au marché du carbone…) varient.
Les programmes existants « ne répondent pas suffisamment aux priorités économiques des agriculteurs, ce qui limite leur potentiel d’adoption », jugent les auteurs. En effet, le levier le plus apprécié par les agriculteurs est l’incitation économique (citée par 79 % des répondants), alors que seulement 19 % des programmes en proposent une. Les contraintes administratives de ces initiatives constituent selon l’étude le principal frein à l’adoption des programmes.