Depuis deux ans, chez les Adam, à Montapas, dans la Nièvre, la pousse de l’herbe est mesurée avec un herbomètre connecté. Relié à un satellite pour la localisation par GPS, l’outil est raccordé par Bluetooth au téléphone du technicien de la chambre d’agriculture qui effectue les mesures d’herbe. Chaque semaine depuis le début de février, onze parcelles représentatives du parcellaire sont suivies : trois à quatre parcelles par lot d’animaux (deux de vaches suitées, un de génisses de 2 ans).
Installé depuis le 1er janvier dernier sur 235 ha, dont 162 ha de prairies permanentes avec 110 vêlages, Benoît Adam consulte les suivis de biomasse sur son smartphone dès que les vaches sont lâchées. Dans un contexte où la pousse d’herbe de qualité se limite le plus souvent de mars à la fin de juin, le jeune exploitant est convaincu de l’intérêt du pâturage tournant pour valoriser au mieux l’herbe et avoir de bonnes performances à moindre coût (1).
« Sur l’écran, je visualise tout de suite les paddocks où il y a beaucoup d’herbe, et ceux où il faut penser à changer les animaux de pré, pointe-t-il. Ces informations complètent les éléments que je collecte moi-même en continuant à passer dans les prés tous les cinq jours. »
Intérêt accru en année de sécheresse
L’herbomètre connecté offre plusieurs avantages, notamment une réactivité accrue pour le déplacement des animaux, une étape cruciale pour optimiser l’utilisation de l’herbe. Son intérêt est particulièrement marqué en période de sécheresse. « La variabilité à l’intérieur d’une parcelle est alors plus grande, note l’éleveur. Identifier les endroits où la repousse est plus rapide permettra de gagner quelques jours de pâturage, d’économiser quelques bottes de foin, avec le travail qui va avec. »
Les données recueillies par le technicien et l’herbomètre sont transmises gratuitement à l’exploitation. En effet, elles servent de référence pour l’ensemble des éleveurs du département, via le bulletin hebdomadaire « Point fourrages ». Celui-ci est envoyé gratuitement par courriel, entre la mi-février et la mi-octobre.
(1) 1 200 g de croissance par jour pour des laitonnes non complémentées conduites entre le début d'avril et mi-juin.