Thierry Momont, président de la section des céréales et des protéagineux de Semae (1), plaide pour la mise en place d’un « autre modèle de financement » de la recherche variétale en protéagineux. « Ce n’est pas normal que seuls les agriculteurs financent la recherche, a-t-il estimé le 7 avril 2022, à l’occasion d’une rencontre de la filière des semences. Tous ceux qui bénéficient du progrès génétique doivent accepter de s’asseoir à la table pour discuter. »
S’il admet qu’une participation peut s’avérer difficile pour certaines filières au budget serré, « même un geste symbolique mérite d’être salué », a-t-il déclaré. Prenant en exemple les amidonniers, il a estimé que d’autres secteurs sont en bonne santé économique.
Augmentation des moyens
« Un énième plan protéines a été mis en place, et malheureusement il est à craindre qu’il ne remporte gère plus de succès que les précédents », a affirmé Thierry Momont. S’il estime qu’un certain intérêt pour les protéagineux pourrait se faire sentir à la suite de l’actuelle envolée des prix de l’azote, il estime nécessaire de le renforcer sur le long terme par l’amélioration de la productivité. Et pour lui, « cela passe entre autres par une augmentation des moyens affectés à la recherche et à l’amélioration variétale ».
Céréales et protéagineux : deux modèles différents
Selon lui, les spécificités des protéagineux (plus de semences à l’hectare, et moins de rendement) ne permettent pas de reproduire le modèle appliqué au secteur des céréales (Criv ou contribution à la recherche et à l’innovation variétale).
Pour arriver à un financement comparable à ce qui se fait en céréales, « il faudrait que le montant de la Criv soit quatre fois supérieur ». Une hausse de charge dont les protéagineux, qui « souffrent déjà de désamour », n’ont pas besoin, a-t-il estimé.
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(1) Interprofession de la filière des semences et des plants, ex-Gnis.