C'est la principauté de Monaco qui a annoncé le décés de l'ancien ministre de l'Agriculture Didier Guillaume à l'âge de 65 ans « à la suite d'une maladie fulgurante », ce vendredi 17 janvier 2025. Il avait été nommé ministre d'État chargé de diriger le gouvernement de la principauté en septembre dernier. En octobre 2018, Emmanuel Macron l'avait choisi pour remplacer Stéphane Travert à l'occasion d'un remaniement ministériel.

Un élu de terrain

Né en 1959, Didier Guillaume a commencé sa carrière politique dans la Drôme où il a été premier secrétaire départemental du Parti socialiste de 1986 à 1997. Il gravi ensuite un à un les échelons : maire de Bourg-de-Péage, président du Conseil général. Il fut conseiller politique de Jean Glavany au ministère de l’Agriculture et de la Pêche (1998-2002), sous Lionel Jospin.

Élu sénateur de la Drôme en 2008, Didier Guillaume a présidé le groupe socialiste de la chambre haute de 2014 à 2018. Il devient alors un pilier de la majorité du quinquennat Hollande. Il s’indignera notamment contre l’idée d’une primaire pour un président sortant.

Un portefeuille gouvernemental sous Emmanuel Macron

Le 16 octobre 2018, lors de la passation de pouvoir avec Stéphane Travert, Didier Guillaume se déclare « pour [une] agriculture durable, des agriculteurs qui vivent décemment de leur métier, des Français qui mangent de la qualité et au juste prix, je suis dès aujourd’hui au travail ».

Quelques jours plus tard, sur l'antenne de France Inter, il se présente comme « le défenseur, le promoteur des agriculteurs et des agricultrices. Je veux faire en sorte que dans les années qui viennent, ce gouvernement puisse dire que l’agriculture a un avenir et que le métier d’agriculteur est encore un métier d’avenir. »

« Je veux être sous l’autorité du président de la République et du Premier ministre, le ministre des Transitions : transition économique, il faut que les agriculteurs gagnent mieux leur vie, transition environnementale, il faut absolument que de meilleures pratiques, la fin des phytosanitaires arrivent assez rapidement. » C'est l'époque où le gouvernement défend la montée en gamme comme outil d'amélioration du revenu des agriculteurs.

Un plan gouvernemental pour le bien-être animal

En 2019, sous la pression des députés, il a conduit des travaux sur le bien-être animal avec les filières concernées. Après avoir reçu les associations welfaristes, il promet le 30 octobre « des mesures fortes » sur ce sujet. Il faudra patienter quelques mois, puisque c'est le 20 janvier 2020, qu'il présentera le plan gouvernemental pour la protection et l'amélioration du bien-être animal.

À cette occasion, Didier Guillaume annonce notamment la fin du broyage des poussins mâles dans les filières de poules pondeuses en France et en Allemagne. Un décret laissera jusqu'à la fin de 2022 aux couvoirs pour s'adapter. Didier Guillaume promet aussi la fin de la castration à vif des porcelets pour la fin de l'année 2021.