« Il faut construire un rapport de force pour qu’Emmanuel Macron se positionne contre l’accord avec les pays du Mercosur […]. Nous lançons un appel à l’ensemble des éleveurs et élus », a déclaré Thomas Gibert, porte-parole national de la Confédération paysanne, lors d’un point avec la presse le 28 octobre 2025.
Le syndicat enjoint les éleveurs « à ne pas faire confiance à leurs dirigeants [syndicaux] » sur la question du Mercosur, ciblant plus spécifiquement la FNSEA. Il pointe l’importance pour les éleveurs de se mobiliser individuellement et de « mettre la pression sur les dirigeants de la FNSEA », considérant que le syndicat majoritaire n’est pas assez actif contre la ratification de l’accord.
Clarifier la position de la France
Pour intensifier la pression sur le gouvernement, la Confédération paysanne associée avec le Collectif Stop Ceta-Mercosur et 44 autres organisations civiles, publie ce mardi 28 octobre 2025 une lettre ouverte à l’adresse d’Emmanuel Macron. Les organisations s’inquiètent du « brusque changement de position » de l’exécutif français et exigent que le président de la République clarifie la position de la France.
Elles veulent obtenir le blocage de l’accord lors du vote prochain au Conseil de l’Union européenne. « À ce stade c’est encore possible [de réunir assez de pays contre l’accord pour obtenir une minorité de blocage]. Il y a suffisamment de pays mobilisés », assure Maxime Combes économiste du collectif Stop Ceta Mercosur, citant la Pologne, les Pays-Bas, l’Autriche, la Roumanie, et l’Irlande.
Mais pour lui, « la position diplomatique de la France » est cruciale pour obtenir cette minorité de blocage (au moins quatre pays représentant plus de 35 % de la population européenne contre). C’est pourquoi il demande un positionnement clair du président de la République.
« Toxic tour » d’Europe
Pour aller plus loin, une campagne européenne de mobilisation contre l’accord avec les pays du Mercosur a été lancée par le collectif Stop Ceta-Mersosur. Un « Toxic tour européen » a commencé ce 27 octobre 2025 à Vienne en Autriche. Il devrait passer par Paris dans le courant du mois de novembre.
Pendant un mois une « camionnette chargée de barils de pesticides hautement toxiques » va parcourir l’Europe. Cette action vise à sensibiliser l’opinion publique sur l’exportation « de pesticides hautement dangereux » vers les pays du Mercosur, qui devrait augmenter avec l’accord, et « qui reviennent pour partie dans les produits importés », explique Maxime Combes.
Interpeller gouvernements et eurodéputés
Un outil d’interpellation en ligne « des décideurs politiques » a également été ouvert. Il permet aux citoyens de tous les pays de l’Union européenne d’écrire à leur exécutif, aux députés européens pour les enjoindre de voter contre la ratification de l’accord. Pour la France, il permet notamment d’écrire à Emmanuel Macron, à la ministre de l’Agriculture, au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, au ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité et aux eurodéputés.

 
   

 
             
                 
                                                       
                                      
                                     
                                      
                                     
       
       
     
            