Le 26 novembre 2021, dans une lettre ouverte au ministre de l’Agriculture et aux élus locaux, les présidents des chambres d’agriculture de Bretagne faisaient part de leurs inquiétudes sur l’avenir des filières d’élevage. Le 7 décembre à Rennes, l’accent a été mis sur le risque du recul de la production laitière.

 

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Un tiers des sites de collectes perdus en dix ans

Celle-ci représente 10 000 exploitations et près de 5 milliards de litres de lait. En dix ans, la région a perdu un tiers de ses sites de collecte, tout en maintenant les volumes grâce à une plus grande productivité (+ 100 000 l/UMO en dix ans). Pendant la même période, les revenus ont stagné (20 000 euros par an et par personne), pour une charge de travail de 70 heures par semaine.

 

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Le déclin devrait se poursuivre, mais cette fois-ci avec une baisse des volumes. En 2021, le cheptel a perdu 62 000 têtes. Quelque 600 départs à la retraite d’exploitants sont programmés, en moyenne annuelle, dans les dix ans. Or le métier d’éleveur apparaît de plus en plus en décalage par rapport au reste de la société.

« Redonner de la valeur à notre alimentation »

« Ce sont des signaux faibles. Le risque est, bien sûr, d’aller vers davantage de productions végétales aux dépens de l’élevage, explique André Sergent, président de la chambre régionale d’agriculture. Pourtant, on y croit, car la région a des atouts agroclimatiques et une forte densité laitière. »

 

Un message entendu par le ministre de l’Agriculture, qui est intervenu par visioconférence. « La mère des batailles, c’est de redonner de la valeur à notre alimentation, a-t-il souligné. La société a perdu cette référence. La part des matières agricoles françaises ne représente plus que 7 % dans un caddie. »

 

« Dans les cantines, on parle de repas à 1 euro, ajoute le ministre. C’est une erreur, on devrait parler de repas avec un reste à charge de 1 euro. » Selon Julien Denormandie, le soutien aux productions passe aussi par des outils de régulation permis par la loi Egalim 2.

 

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Isabelle Lejas