« Le prix du lait de vache conventionnel Lactalis s’est placé en 2022 parmi les plus élevés », déclare l’industriel mayennais, dans un communiqué publié ce mardi 21 février 2023. Il s’est établi à 455 €/1 000 l en moyenne l’an passé, toutes qualités et primes confondues. C’est une hausse de 85 € par rapport à 2021.
« Forte distorsion de concurrence »
Lactalis estime que cette évolution est « bien supérieure à celle observée au niveau national » et « reflète des écarts grandissants avec certaines coopératives ou d’autres acteurs privés. » Au point de faire état d’une « forte distorsion de concurrence ». « En n’intégrant toujours pas les coûts de production dans leur formule de prix, certaines coopératives s’écartent de la loi Egalim 2 au détriment de la valorisation globale et pérenne de la filière », tacle l’industriel.
Car le géant du lait assure que conformément à la loi Egalim 2, les hausses tarifaires qu’il a obtenues lors des négociations au titre de la matière première agricole ont été « répercutées aux producteurs couvrants plus qu’intégralement l’augmentation de leurs charges. » Et d’affirmer qu’il a été contraint d’absorber seul l’inflation des coûts de transformation, « insuffisamment prise en compte par la grande distribution. »
« Filière laitière en péril »
Pour les mois à venir, Lactalis « tire la sonnette d’alarme face aux difficiles négociations commerciales et aux hausses de tarifs au titre des coûts de transformation insuffisamment prises en compte. » Considérant qu’elle « porte seule les ambitions d’Egalim », l’entreprise enjoint « chaque acteur de la chaîne doit désormais jouer son rôle pour assurer la revalorisation du prix des produits laitiers. »
Elle pointe notamment l’explosion des prix de l’énergie, qui « frappe de plein fouet les industriels », et envisage une « filière laitière en péril » en 2023. Pour autant, Lactalis promet à ses éleveurs un prix du lait supérieur de 20 % en janvier et février 2023, par rapport à 2022.