« Nous avons une double ambition, affirme Emmanuel Bernard, le président de la de la commission de la viande de l’interprofession de la viande et du bétail (Interbev). S’adapter à la consommation, et produire suffisamment. » Il intervenait lors d’une conférence organisée par l’interprofession au Sommet de l’élevage ce mercredi 8 octobre 2025, retraçant l’évolution des tendances de consommation de viande des dernières années.

Au global, la consommation par bilan, toutes espèces confondues, augmente. Mais il y a des mutations, avec des transferts de demande entre espèces : la volaille gagne 3 % en moyenne chaque année, tandis que les viandes porcines et bovines voient leur consommation s’éroder légèrement. Manque de temps, d’inspiration ou de motivation… Au-delà du budget, les Français visent la praticité, et reportent la consommation de viande de bœuf sur du haché, ou en restauration hors domicile (RHD).

« Résister aux importations »

Deux tiers des importations de viande bovine arrivent dans la RHD. Alors, Interbev aspire à mettre en avant les qualités du système herbager français pour séduire les acteurs de ce débouché. L’interprofession y exige aussi l’affichage de l’origine de la viande.

Reste que la décapitalisation des cheptels bovins français et européens laisse davantage place à la viande des pays tiers importée sur le marché européen. « Si nous voulons résister aux importations depuis des pays qui ne respectent pas les mêmes normes que nous, nous devons produire suffisamment, rappelle Emmanuel Bernard. L’objectif pour nous est d’abord d’arrêter de perdre des vaches. »

Ensuite, viendra le temps d’aborder les adaptations nécessaires dans la filière. « Nous ne sommes pas figés dans notre production, poursuit-il. Nous devons échanger avec Races de France » pour dresser un état des lieux des orientations de la génétique des races allaitantes dans les fermes.

« Nous devons adapter nos races, mais nos caractéristiques différentielles ont été notre force jusqu’à maintenant, face à la viande importée, avance Emmanuel Bernard. Nous pouvons modifier notre production, mais nous n’avons pas de commande spécifique de la part de l’abattage ou de la distribution. »