« Les éleveurs de veaux s’emploient pleinement à assurer l’approvisionnement de nos citoyens en produits français de qualité au sein des grandes surfaces et des boucheries artisanales sur l’ensemble du territoire », lance la FNB dans son communiqué diffusé le 7 avril 2020. Et d’inciter les industriels et les acteurs de la grande distribution à actionner les outils déployés par la loi Egalim et par l’interprofession pour « ne pas mettre en péril la continuité de la production vitelline française ».

 

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Les filières sous signe de qualité « aussi délaissées »

Selon la FNB, « les enseignes de la grande distribution communiquent sur le soutien apporté aux agriculteurs. […] Force est de constater que la réalité est bien différente. » « Dans les grandes et moyennes surfaces (GMS), l’espace attribué à la viande de veau dans les linéaires est très faible en comparaison à d’autres viandes, complète Angélique Delaire, administratrice de la FNB et éleveuse dans le Puy-de-Dôme. Les filières sous signes d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) sont aussi délaissées des GMS, depuis la fermeture d’une partie des rayons traditionnels. »

 

Les passages moins fréquents des consommateurs dans les GMS pendant le confinement à cause du Covid-19, cumulés à l’arrêt de la restauration collective ne favorisent pas la consommation de la viande de veau, historiquement printanière. « Nous risquons de perdre une partie de notre marché, avec des répercussions inévitables sur les ventes d’automne », s’alarme-t-elle. Et ce alors que « les éleveurs de veau ont poussé à la mise en place d’un budget supplémentaire au sein de l’interprofession afin de communiquer massivement sur ce produit », ajoute la FNB (voir l’encadré ci-dessous).

 

« Les industriels doivent prendre leurs responsabilités »

Du côté des industriels, les retards de sorties et les délais de vide sanitaire prolongés sont déjà annoncés. « Pour certains éleveurs sous contrat, le vide sanitaire n’est pas rémunéré. Pour autant, sur ces 6 à 8 semaines de vide, ces derniers doivent supporter les charges de structure sans revenu en face. Si cette situation est amenée à durer, elle pourrait mettre en péril nos exploitations », fait savoir Angélique Delaire. Ainsi, malgré les difficultés rencontrées, la FNB encourage vivement les industriels à se soumettre aux nouvelles modalités du contrat type d’intégration rénové par Interbev veaux.

 

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Bien que les entreprises ne soient pas dans l’obligation de s’y conformer avant le 21 novembre 2020, « les modalités de ce contrat comprennent déjà tous les outils nécessaires pour affronter cette période, note le syndicat des éleveurs de bovins à viande. En effet, il prévoit notamment les cas particuliers d’allongement de la période d’engraissement et de retard de démarrage d’une bande, la rémunération des éleveurs reposant sur des indicateurs de références interprofessionnels. »