C’est une « rentrée sous tension pour la filière porcine » française que son interprofession Inaporc redoute. Dans un communiqué de presse diffusé ce mardi 16 septembre 2025 alors que le Space ouvre ses portes, elle fait part de ses « fortes inquiétudes suite aux droits antidumping instaurés par la Chine » sur ses importations de produits porcins en provenance de l’Union européenne.

Des « droits antidumping provisoires »

Dans son communiqué de presse, Inaporc rappelle que « la Chine impose des droits antidumping provisoires sur les importations de porc européen sous forme d’un dépôt de caution auprès des Douanes [depuis le 10 septembre 2025]. Pour la France, ces droits s’élèvent de 20 % à 62,4 % selon les entreprises. »

Avant le porc, Pékin a déjà mis en place ce genre de mesures sur le cognac et conduit une enquête sur les produits laitiers européens. « Les éleveurs et entreprises refusent d’être sacrifiés et appellent de toute urgence les pouvoirs publics à relancer, avec les autres pays européens, les négociations avec la Chine », insiste l’interprofession.

Le débouché chinois est crucial pour les entreprises françaises et européennes de la filière porcine, car elle est « le premier pays importateur de morceaux non consommés en Europe (pieds, oreilles, abats…). [Elle permet] ainsi à la filière d’atteindre l’équilibre financier des maillons élevage et transformation. »

Le risque d’un « effet boomerang » sur le marché européen

Inaporc rappelle qu’en 2024, la France a exporté 115 000 tonnes de porc en Chine. La mise en place de ces droits de douane supplémentaires « risque d’entraîner […] une hausse des volumes disponibles de viande sur le marché européen, ce qui ne manquera pas de déstabiliser fortement le marché. Le coût estimé pour la filière porcine française est estimé entre 200 et 400 millions d’euros de pertes. »