Bonne nouvelle pour la filière porcine, la consommation globale de porc en 2024 est en hausse de 1,4 % par rapport à 2023, selon l’Institut du porc (Ifip). Mais pour répondre à la demande, « la production nécessite d’être consolidée », prévient le premier vice-président de l’interprofession porcine (Inaporc), Thierry Meyer, lors d’une conférence le 20 février. Selon lui, l’enjeu principal reste l’autoapprovisionnement de la France. Si les tonnages augmentent, ce n’est pas le résultat d’une production dynamique en amont, mais plutôt de la hausse significative du poids moyen des porcs.
D’après les estimations 2024 de l’Ifip, la production devrait retrouver sa stabilité, avec 21,9 millions de porcs abattus (+0,3 % par rapport à 2023), soit 2,08 millions de tonnes-équivalent carcasses (+1,1 %). Toutefois, alors que les cheptels se sont stabilisés au printemps en Europe, la tendance française est à la baisse. Le nombre de truies a continué de reculer (–3,5 %), et le nombre d’exploitations décroche de 4,5 % sur onze mois, selon les données BDPorc. Ce recul est une conséquence des difficultés économiques de l’année 2021, rappelle Thierry Meyer. « La production se maintient sur les deux premiers mois de l’année 2025, grâce à la conjoncture plus favorable pour les éleveurs », poursuit-il. Il insiste cependant sur le coût de l’alimentation : s’il est inférieur au pic de septembre 2022 (394 € la tonne), il s’établit aujourd’hui à 324 € la tonne, bien au-dessus de la moyenne des années 2010-2020.
L’offre française perd du terrain par manque de relève
D’après les estimations de l’Ifip pour 2024, la filière a produit 98 % de la consommation globale du marché français, contre 99 % en 2023. Le commerce international est dominé par les échanges de pièces, principalement vers l’Union européenne et la Chine. Cette dernière reste notre première cliente. La France importe essentiellement des morceaux désossés et des produits transformés, depuis l’Union européenne uniquement. « 28 % de notre production est exportée, et 29 % de notre consommation est importée, ce qui explique que nous soyons passés sous la barre des 100 % d’autosuffisance », précise Thierry Meyer.
Les exportations restent stables (+0,5 % en volume), tandis que les importations gagnent 4 %. « Notre balance commerciale est positive en volume, mais négative en valeur, conclut Thierry Meyer. Nous importons des produits transformés à prix élevé et exportons des morceaux (pieds, queues, oreilles…) vers la Chine à des prix inférieurs. L’écart de prix moyen entre un kilo exporté et un kilo importé est de 1,40 €. C’est cela qui contribue au déficit commercial. L’enjeu est donc de renforcer notre production et de préserver notre autonomie. »