Auditionné le 7 mars 2023 à l’Assemblée nationale par la commission du développement durable, le ministre de l’Agriculture est revenu sur sa stratégie pour soutenir le secteur de l’agriculture biologique.

Identifier les producteurs concernés

Marc Fesneau est notamment revenu sur le fonds d’urgence de 10 millions d’euros, annoncé en catimini par la Première ministre lors du Salon international de l’agriculture. « L’idée est de traiter en urgence, en départements, les exploitants en risque de déconversion », a-t-il indiqué, citant notamment les éleveurs porcins et laitiers. Un travail d’identification des producteurs qui se ferait avec l’appui des chambres d’agriculture. « Le pire drame serait que des gens engagés soient découragés et fassent un aller sans retour [vers le bio], a insisté le ministre. Une fois déconverti, on ne revient plus vers le bio. »

« On verra s’il y aura besoin de compléter les dispositifs », a complété le ministre à propos du montant de l’aide, jugé insuffisant par les professionnels.

La grande distribution doit « prendre ses responsabilités »

À moyen terme, le ministre mise aussi sur la bonne application de la loi Egalim sur l’obligation d’approvisionner la restauration hors domicile à hauteur de 20 % en produits biologiques.

Toutefois, Marc Fesneau a rappelé le rôle de la grande distribution dans la baisse de la consommation : « Les grandes surfaces ont largement profité du bio quand c’était la croissance à 10 %. Elles ont une responsabilité quand elles réduisent la taille de leurs rayons en bio. Elles font un choix politique, elles doivent être appelées à la responsabilité. »

« La crise du Covid a provoqué l’essor du localisme, a-t-il poursuivi. Il faut qu’on arrive à repositionner le bio dans son segment de marché. Il faut travailler pour que le bio soit perçu par le consommateur comme issu de production locale. »