. La commercialisation de la récolte 2021 est en retard et les prix sont supérieurs aux années précédentes.
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Le plus faible rendement depuis 30 ans
En 2021, la production française de pommes diminuerait de 19 % par rapport à la moyenne des récoltes 2016 -2020 et de 12 % sur un an. Il s’agirait du plus faible rendement enregistré depuis 1991.
La variété Golden serait la moins touchée par la baisse. Avant le gel, la production globale s’annonçait élevée, avec une floraison importante, après la faible récolte de l’an dernier. Les calibres s’avèrent en général plus réduits qu’initialement envisagés.

- En région Paca, les conséquences des aléas météorologiques se confirment : baisse des volumes et des calibres. En revanche, la coloration est présente. La plaine du Vaucluse a été davantage touchée par le gel que les secteurs alpins. Les chutes physiologiques de fruits ont accentué les pertes, malgré une seconde floraison. Outre les effets du gel, les épisodes pluvieux et venteux ont abîmé les fruits. Le niveau de baisse de la production serait d’environ un tiers.
- En Vallée de la Garonne, la production baisserait de 2 % par rapport à la faible récolte 2020. Le gel a allégé l’éclaircissage.
- En Languedoc, le gel a amoindri la production. C’est moins le cas en Pays de la Loire où le potentiel de production s’annonce plus élevé que celui de 2020, notamment en Golden. Les calibres devraient être néanmoins plus réduits pour les autres variétés.
- En Aquitaine, la production reste inférieure à la moyenne. Dans le Limousin, les calibres seraient petits. Après une production 2020 réduite, les secondes floraisons ont permis, malgré le gel, un maintien du potentiel initial. La production du Lot-et-Garonne serait néanmoins la plus faible depuis vingt ans.
- En Vallée du Rhône, là où le gel a été le plus intense, une demi-récolte est prévue. Les calibres et la coloration des fruits sont présents.
- Dans le Centre Val de Loire, le gel a entraîné des pertes. La variété Golden est celle qui s’en sort le mieux. Les calibres sont plus faibles qu’à l’accoutumée.
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La faible production fait grimper les prix de la pomme
En septembre 2021, la commercialisation sur le marché intérieur n’est pas encore tout à fait en place, conséquence du retard de production. Les cours sont soutenus par le déficit de production. Toutes variétés confondues, ils sont supérieurs de 20 % à ceux de 2020 et de 26 % à la moyenne 2016-2020.
Comme déjà annoncé au 1er septembre 2021, la commercialisation pour la campagne 2021-2022 de la pomme de table commence en août 2021 avec 10 jours de retard, par les variétés précoces estivales, dont la Gala. Les prix sont favorablement orientés.

Sur la campagne 2020-2021, le chiffre d’affaires de la pomme est stable au niveau national sur un an, et en hausse de 3 % par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. Cette évolution moyenne masque toutefois une grande disparité entre régions : en Paca, le chiffre d’affaires augmente de 11 % sur un an alors qu’il chute de 17 % en Aquitaine.
D’août 2020 à mai 2021, les volumes français de pommes exportés au sein de l’Union européenne diminuent de 8 % sur un an et de 23 % par rapport au niveau moyen 2015-2019. En 2020, l’excédent commercial augmente de 24 % sur un an.
Une production européenne en hausse
De son côté, Wapa (World Apple and Pear Association) prévoit en 2021 une production européenne de pommes supérieure de 10 % à celle de 2020 et de 5 % à la moyenne 2016-2020. La production de la Pologne, premier pays producteur de pommes, atteindrait un niveau important, après les deux dernières récoltes réduites (+ 22 % sur un an et + 16 % comparé à la moyenne 2016-2020).
Celles de l’Allemagne et de l’Espagne progresseraient respectivement de 6 % et 28 % sur un an. La récolte de l’Italie, touchée comme celle de la France par un gel printanier, se contracterait de 4 % sur un an. La production européenne de la variété Gala augmenterait de 8 % sur un an, atteignant son niveau le plus élevé depuis au moins 10 ans.