« Nous voulons savoir quel avenir votre gouvernement entend réserver à notre secteur », réclame la FNB dans sa lettre ouverte à la Première ministre, publiée le mardi 23 mai 2023. La veille, Élisabeth Borne présentait un plan d’action pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Le même jour, la Cour des comptes recommandait une « réduction drastique du cheptel bovin français ».

Face au dérèglement climatique, les éleveurs se disent conscients « de la nécessité d’une action politique globale et transversale ». L’élevage français principalement basé sur des systèmes herbagers — bien que vulnérable aux sécheresses — est durable. La FNB accuse le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, « d’oublier cette réalité, et de sacrifier les maigres revenus des agriculteurs en appelant aux prix bas en grande distribution ».

La France d’après 2030

En pleine décapitalisation, la filière bovine pleure la perte de 1 million de vaches sur les sept dernières années. Face aux recommandations du rapport de la Cour des comptes, les éleveurs se demandent si leurs vaches « ne disparaissent pas assez vite des paysages français ». La Fédération nationale bovine attend Élisabeth Borne au tournant : « La France d’après 2030 […] misera-t-elle encore sur son élevage bovin ? »

Selon les éleveurs, une suppression des troupeaux français mènera inévitablement vers un recours massif aux importations de viande. Dans ce cas, « il y a fort à parier que nous, éleveurs bovins, ne serons pas les seuls perdants ». Alors, la question reste simple : « Madame la Première ministre, qu’est-ce que vous planifiez, vraiment, pour l’avenir de notre secteur ? »