Une fois « le choc et la sidération » passés de l’annonce de Lactalis, la section laitière de la FRSEA Ouest (FRSEAO) demande à l’industriel « d’assumer ses décisions », dans un communiqué de presse diffusé ce mardi 1er octobre 2024. Autrement dit, d’appuyer les organisations de producteurs concernées dans la recherche de solutions pour les éleveurs laitiers victimes de la rupture annoncée de leur contrat.

La section régionale du syndicat majoritaire « exige » deux choses de Lactalis. D’abord que le numéro un mondial du lait se mette « au service des OP (1) et des producteurs concernés pour trouver rapidement des solutions ». Et « que les délais puissent être allongés jusqu’à trouver une solution ou au contraire raccourcis ».

Apporter une réponse « collective et coordonnée »

« Nous devons notamment avoir la certitude que les tanks, en majorité propriété de Lactalis, ne soient pas enlevés chez les éleveurs avant qu’ils aient trouvé un nouveau collecteur », abonde Yohann Barbe, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), lors d’une conférence de presse au Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ce mardi 1er octobre 2024. Car selon lui, « les délais d’attente sont aujourd’hui de 12 à 18 mois pour obtenir un tank ».

Le responsable syndical insiste également sur le besoin d’apporter une « réponse collective et coordonnée » à tous les éleveurs concernés par le recul de la collecte de Lactalis, afin de « ne pas mettre la pression sur des éleveurs qui se retrouveraient isolés et sans solution de collecte ».

« Opportunité » pour les autres laiteries

La FRSEA Ouest reproche au groupe Lactalis de réduire « son excédent en matière protéique mais d’accentuer son déficit en matière grasse qu’il ira […] trouver ailleurs, créant de la valeur pour lui mais pas pour ses producteurs ». Il accuse aussi la laiterie de sacrifier « ce qui a fait son développement et sa renommée : des producteurs attachés à un territoire produisant un lait de qualité reconnu internationalement ».

Pour le syndicat, cette situation est aussi l’occasion d’adresser un message aux entreprises laitières à même de reprendre les volumes abandonnés par Lactalis. « Trouver une solution pour ces éleveurs doit devenir un enjeu de filière, de responsabilité sociétale mais également une véritable opportunité pour les autres acteurs de la filière. »

(1) Organisation de producteurs.