Les filières laitières peuvent être rassurées : le Nutri-score n’aurait pas d’impact significatif sur la consommation de fromage. C’est le résultat d’une étude italienne indépendante publiée dans Food Policy (NDLR : politique de l’alimentation) en août 2025. Les scientifiques ont analysé le comportement d’achat des consommateurs sur le fromage à pâte dure avec une indication d’origine, en Italie et aux Pays-Bas.

« L’analyse s’est concentrée sur l’effet d’un label Nutri-score de catégorie D sur l’intention d’achat, en comparant les fromages génériques à ceux portant le label “appellation d’origine protégée (AOP)” », expliquent les scientifiques.

Pas d’impact sur la consommation

« En moyenne, la présence du label Nutri-score de catégorie D n’a pas d’incidence significative sur l’intention d’achat du fromage à pâte dure générique utilisé dans l’expérience », concluent les auteurs. Les résultats apparaissent légèrement différenciés entre les deux pays.

L’image du fromage était générique pour éviter que les consommateurs aient une affiliation avec des marques qu'ils connaissaient. (©  Auteurs de l'étude )

Si « en Italie, un label Nutri-score de catégorie D ne semble pas influencer l’intention d’achat pour un fromage à pâte dure générique ou labellisé AOP », les consommateurs néerlandais ont une « réaction plus complexe ». Le label Nutri-score a un impact sur la perception de la qualité nutritionnelle par les consommateurs des Pays-Bas, même si l’effet sur « l’intention d’achat est limité », observent les auteurs.

Transparence appréciée

Les chercheurs notent aussi un effet « positif direct » du fait de la transparence apportée par le label Nutri-score, en particulier auprès des consommateurs néerlandais. Pour leur étude, les chercheurs ont interrogé un panel représentatif de 1 460 consommateurs italiens et néerlandais en ligne, avec quatre modèles.

Le prix sur l’étiquette était toujours le même, seuls les labels changeaient. La première étiquette n’avait aucun label, la seconde une “indication géographique protégée (IGP)”, le troisième seulement le Nutri-score, et le quatrième jumelait les deux labels sur une même étiquette.

Quatre étiquettes de fromage étaient montrées aux consommateurs. (©  Auteurs de l'étude )

Les résultats constituent un pied de nez aux détracteurs du Nutri-score. Les filières laitières étaient particulièrement inquiètes que l’inscription du label nutritionnel sur les fromages impacte la consommation à la baisse. Par leur caractère gras, les fromages décrochent, de manière générale, une faible note au Nutri-score, en particulier depuis l’adoption de la nouvelle formule en mars 2025. Aujourd’hui, l’inscription du label reste à l’appréciation des marques, mais des parlementaires espèrent pouvoir le rendre obligatoire.

Pas d’inquiétude donc, l’attrait des consommateurs pour le fromage semble passer outre leurs notes attribuées par le Nutri-score. Que le parmesan et le gouda soient rassurés, ils ont encore de beaux jours devant eux !