Le rapport de la mission d’information sur les dynamiques de la biodiversité dans les paysages agricoles (1) a été présenté auprès de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale le 24 janvier 2024. Après un tour d’horizon des études existantes sur le déclin de la biodiversité en France et dans le monde, les rapporteurs ont recensé les pratiques favorables à son maintien : la diversité des cultures, les haies, la réduction des produits phytosanitaires, l’adaptation du travail du sol, et l’agriculture biologique ont notamment été citées.

« Autant la biodiversité peut être difficile à mesurer, autant les actions mises en œuvre pour restaurer les écosystèmes qui y sont favorables entraînent rapidement des bénéfices visibles, à l’inverse du changement climatique, a conclu le rapporteur Hubert Ott sur cette première partie de diagnostic. Si on fait un effort, on obtiendra un résultat. »

51 recommandations

Les recommandations formulées sont nombreuses, 51 au total, mais les rapporteurs ont insisté sur une mesure phare : l’accompagnement de l’État à la prise de risque. « En matière de transition agroécologique, nous sommes parmi les plus mauvais élèves de l’Europe, a indiqué Manon Meunier, la deuxième rapporteuse de la mission. Moins de 7 % du budget du premier pilier de la Pac va dans la transition agroécologique. »

La députée de la Haute-Vienne souligne aussi « l’échec » des plans Ecophyto, considérant que les idées n’étaient pas mauvaises, mais que les moyens ont manqué. Elle illustre également son propos par la baisse annoncée du budget consacré aux mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC).

Quant au soutien des politiques publiques à l’agriculture biologique, Manon Meunier le considère « résiduel », et s’alarme de filières en danger. Et d’ajouter sur la question de l’installation, alors que 50 % des agriculteurs partiront à la retraite en France d’ici à 2023 : « Le triptyque robotique — génétique — numérique n’est pas sobre du tout […]. On a besoin de paysans et pas de les remplacer par du machinisme. »

(1) Cette mission a été lancée en juin 2023 : 200 personnes du secteur agricole ont été auditionnées, dans les départements des Deux-Sèvres, de l’Indre, l’Alsace et la Haute-Vienne.