L’Observatoire national de la biodiversité (OFB) a publié le 13 juin 2023 les grandes tendances de la biodiversité au niveau national dix ans après la publication de ses premiers indicateurs.
« L’érosion de la biodiversité s’est poursuivie, malgré la mise en place de nombreuses politiques publiques », déplore l’OFB dans un communiqué.
Les principales pressions n’ont pas été réduites significativement en France. Ainsi, la destruction et la fragmentation des habitats naturels menace la plus importante, qui concerne tous les milieux, se sont intensifiés, tout comme les pollutions. « Le changement climatique est une pression supplémentaire sur le vivant et ses impacts vont s’intensifier dans les prochaines années, relate par ailleurs l’office. De nombreuses espèces sont contraintes de modifier leur aire de répartition ou d’adapter leurs comportements. » Et de citer un exemple : « Au printemps, les oiseaux migrateurs arrivent en France en moyenne 4,7 jours plus tôt en 2022 qu’en 1986. »
Habitats naturels
« Dans l’ensemble, l’état de conservation des habitats naturels est défavorable, considère par ailleurs l’OFB. En métropole, seuls 20 % ont été évalués en bon état de conservation. Les plus touchés sont les milieux humides, côtiers et littoraux. Seuls 6 % sont en état de conservation favorable. »
Le mauvais état de conservation et la disparition de certains habitats, comme les prairies, impactent les espèces qui leur sont inféodées. « Les espèces spécialistes se portent globalement moins bien que les espèces généralistes (qui peuvent s’adapter à différents milieux et conditions pour vivre) », développe l’organisme.
Oiseaux communs spécialistes en déclin
Autre constat : l’abondance des populations d’oiseaux communs spécialistes a diminué d’un quart entre 1989 et 2022, avec un effondrement de 36 % des populations d’oiseaux spécialistes des milieux agricoles. 17 % des espèces de faune et de flore de France sont actuellement éteintes ou menacées d’extinction. Leur risque d’extinction a augmenté de près de 14 % en moins de dix ans. À l’inverse, les oiseaux communs généralistes sont en augmentation (+19 %).
Les populations de chauves-souris ont également fortement décliné : –43 % entre 2006 et 2021.
Selon l’OFB, « l’effondrement de la biodiversité, ainsi que le risque d’uniformisation de la nature qui en découle, mettent en péril le fonctionnement des écosystèmes et leur capacité à résister aux changements globaux, notamment le changement climatique, ce qui représente un enjeu majeur pour l’avenir des sociétés humaines. »