« Un travail est en cours afin de mettre en place un dispositif de dédensification des palmipèdes pour l’automne et l’hiver 2023-2024 », expose Jean-Michel Schaeffer, président de l’Anvol, l’interprofession de la volaille de chair, lors de l’assemblée générale de cette dernière ce mercredi 5 avril 2023, à Angers (Maine-et-Loire).

Ces discussions, qui impliquent l’Anvol, l’interprofession du foie gras (Cifog) et celle des canards à rôtir (Cicar), visent à prévenir la propagation de l’influenza aviaire lors de la saison 2023-2024. « Nous devons accorder nos violons pour définir rapidement les plannings de mise en place », poursuit Jean-Michel Schaeffer. Sur ce dossier, le président de l’Anvol attend un accompagnement financier de l’État « pour tous les maillons de la filière ».

« Année de transition »

Ce dispositif de dépeuplement se veut « temporaire ». Il ne fera pas l’objet d’un accord interprofessionnel, mais seulement d’un arrêté. « Nous sommes dans une année de transition », appuie Jean-Michel Schaeffer.

Car en parallèle, les acteurs des filières avicoles espèrent la mise en œuvre de la vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). L’Anses doit rendre son avis demain le jeudi 6 avril 2023. « Il s’agira ensuite d’arrêter le choix d’une stratégie », indique Pierre Aubert, chef du service des actions sanitaires à la direction générale de l’alimentation (DGAL).

« Vaccins précommandés »

Sans même attendre cette étape, « des vaccins pour les palmipèdes ont déjà été précommandés pour être prêts à vacciner dès cet automne, poursuit-il. Cela ne veut pas dire que nous envisageons la vaccination que pour cette espèce ».

Mais la perspective d’une campagne vaccinale sur les palmipèdes en 2023 semble ambitieuse. « Des incertitudes demeurent sur la capacité à susciter une réponse immunitaire forte, explique François Landais, docteur vétérinaire. De l’importance d’une synergie entre la dédensification et le déploiement progressif de la vaccination ».

« Qui va payer ? »

Pour Arnaud Poupart-Lafarge, directeur général de Galliance, le pôle des volailles de la coopérative Terrena, la mise en place d’une campagne de vaccination en 2023 est loin d’être gagnée. « Cela impliquerait que des canards soient vaccinés au 15 août pour une mise en place en novembre. C’est utopique », tranche-t-il.

Pour ce professionnel favorable à la vaccination, les aspects commerciaux administratifs et économiques restent à définir. « Les accouvoirs ne sont pas équipés pour vacciner. Combien ça va coûter, et qui va payer ? » s’interroge-t-il, avant de rappeler que « si un vaccin pour les canards mulards et sur les rails, nous n’avons même pas d’essais cliniques pour les canards de barbarie ».