« Nous n’avons pas encore de stratégie vaccinale, mais nous avons un plan pour l’élaborer », assure le cabinet du ministre de l’Agriculture, lors d’un entretien accordé à la presse le 22 décembre 2022. La rue de Varenne se fixe l’objectif de lancer une campagne de vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) à l’automne 2023, sous réserve de valider plusieurs étapes au préalable.

« Avoir un vaccin efficace et sûr »

« Les essais vaccinaux en cours sur les palmipèdes en France donnent de premiers résultats encourageants. Les conclusions définitives seront rendues en mars 2023 », indique le ministère. D’autres expérimentations sur les gallinacés, notamment aux Pays-Bas, devraient également livrer leurs résultats à cette échéance. « Il faut avoir un vaccin efficace et sûr ».

Sur le volet réglementaire, le cadre européen devrait permettre la vaccination fin février 2023. En contrepartie, une surveillance renforcée devra être opérée, afin d’« éviter une circulation du virus à bas bruit. » Dès lors, il appartiendra aux laboratoires de déposer leur demande d’autorisation pour produire leurs vaccins.

Coller aux réalités économiques

En mai 2023 seront attendues les conclusions de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) concernant différents scénarios de vaccination. « Il faudra ensuite les confronter avec les réalités économiques sur le terrain, savoir qui finance les vaccins, ou encore comment la surveillance renforcée s’organisera », expose le ministère.

Pour autant, pas question d’attendre le printemps 2023 pour lancer la production des vaccins. « Si l’on n’anticipe pas dès la fin de l’hiver, il sera impossible d’envisager une vaccination à l’automne, explique le cabinet du ministre. Il faudra donc avancer en parallèle sur cet aspect ».

« Travail d’influence »

Il restera ensuite à convaincre de l’intérêt de la vaccination à l’échelle internationale. « Car aujourd’hui, si l’on vaccine, toutes les portes sont fermées à l’export », insiste la rue de Varenne. Quelques signaux positifs sont toutefois à signaler. « Ce sujet sera à l’ordre du jour de la session mondiale de l’OMSA (Organisation mondiale de la santé animale) en mai prochain ».

À l’échelle française, des négociations bilatérales seront également à mener auprès des partenaires commerciaux en dehors de l’Union européenne. D’après le ministère de l’Agriculture, ces échanges représentent près de 500 millions d’euros chaque année.