Face à l’augmentation du prix des matières premières notamment, le groupe Avril a annoncé le 14 avril 2022 lancer un dispositif d’aide pour les éleveurs à travers sa filiale Sanders, spécialisée en nutrition animale. « L’objectif est d’accompagner les éleveurs sur le moyen et long terme, avec un fond doté de 6 millions d’euros », a indiqué Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe Avril.

 

Les modalités techniques de ce soutien seront travaillées avec les éleveurs, et il devrait être disponible à partir du 1er juillet 2022. Le dispositif est ouvert à tous les éleveurs.

« Au cas par cas »

Plusieurs grands axes sont définis :

  • L’installation,
  • La transmission,
  • La modernisation des élevages (réglementation, bien-être animal…),
  • L’optimisation de l’accès à la protéine dans la nutrition animale.

 

Outils financiers, garanties, subventions directes ou indirectes, formation, achats pour compte… « Toutes les formes d’aide sont possibles » et les situations seront traitées « au cas par cas », a expliqué Jean-Philippe Puig. Avec sa double casquette d’industriel et de financier, le groupe réalise déjà ce type d’accompagnement, mais souhaite ainsi « l’accélérer ».

Tournesol : doper les capacités de trituration

« Le monde agricole a décidé de pousser la culture du tournesol en France, pour atteindre 900 000 ha d’ici à deux ans », a par ailleurs rappelé Jean-Philippe Puig. Pour accompagner ce développement, « nous allons lancer un projet, par l’intermédiaire de notre filiale Saipol, d’augmentation de capacité de trituration de tournesol sur le sol français », a-t-il annoncé. L’objectif est d’atteindre une capacité d’un million de tonnes de graines (+300 000 tonnes par rapport à l’heure actuelle).

 

> À lire aussi : Campagne 2022 : La filière encourage à semer du tournesol (22/03/2022)

 

Au-delà de la conjoncture (impacts de la guerre en Ukraine), le groupe Avril a expliqué son choix par des raisons structurelles et agronomiques :

  • La France importe habituellement plus de 130 000 tonnes d’huile de tournesol par an. L’objectif est d’accroître l’indépendance de la France en huile et en tourteaux.
  • Par rapport au maïs, le tournesol a besoin de moins d’azote (70-80 uN/ha, contre 150-200 uN/ha), de moins d’énergie pour le séchage en automne, et de moins d’eau.
  • Le changement climatique rend possible la culture du tournesol sur des zones plus septentrionales. Des parcelles sont par exemple implantées dans les Hauts-de-France.
  • L’ajout de tournesol dans la rotation peut être intéressant pour la diversifier, et accéder aux écorégimes de la prochaine Pac.