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Ces considérations pourraient entraîner une réduction des cheptels européens, notamment de bovins (–4,5 millions de têtes) et de porcins (-5,5 millions de têtes), d’ici à 2030. À l’inverse, la production de volaille pourrait bénéficier de vents plus favorables. Elle est attendue en hausse de 620 000 tonnes (+4,6 %) au cours des dix prochaines années.
Une consommation de viande en perte de vitesse
Ces prospectives sont étroitement liées aux évolutions des choix des consommateurs européens. Au sein de l’Union européenne (UE), « la consommation de viande devrait passer de 68,7 kg à 67,6 kg par habitant d’ici à 2030 », estime la Commission.
Les viandes de bœuf et de porc seraient délaissées au profit de la volaille, alors que la consommation de viande ovine resterait stable. Les changements dans les habitudes de consommation sont multiples : ajustements du régime alimentaire, considérations de santé, empreinte écologique, commodité…
« En forte baisse en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, la consommation de viande bovine dans l’UE poursuivra sa tendance, analyse la Commission européenne. D’ici à 2030, elle pourrait passer de 10,6 kg à 9,7 kg par habitant. » Dans son sillage, la production brute communautaire de viande bovine devrait diminuer de 8,3 % en l’espace de dix ans.
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Des envois d’animaux vivants en repli
La part de l’UE dans les exportations mondiales devrait passer de 7 % en 2020 à 6 % en 2030. Les expéditions de bovins vivants devraient peu à peu reculer, en raison de « la baisse de la demande turque et des préoccupations liées au bien-être animal. » Cela serait en partie compensé par une demande croissante en viande au Moyen-Orient et aux Philippines.
Les importations européennes de viande bovine, qui ont fortement reflué lors de la pandémie de Covid-19, se stabiliseront compte tenu de la hausse des contingents tarifaires dans le cadre des accords de libre-échange, selon la Commission.
En ovins, « la production de viande s’est stabilisée et devrait se maintenir autour de 630 000 tonnes au cours de la prochaine décennie. » En revanche, les exportations d’animaux vifs de l’UE sont attendues en baisse de 32 % par rapport à 2020 « en raison des considérations de bien-être animal et des risques financiers liés à certaines destinations commerciales. »
Toujours leader à l’exportation de viande de porc
La production de viande porcine devrait de son côté baisser de 4,6 % entre 2020 et 2030. Les préoccupations environnementales de plusieurs États membres, associées au risque de peste porcine africaine et à l’évolution des préférences de consommation en seraient les principaux motifs. En effet, « la consommation de viande de porc devrait atteindre 32 kg par habitant en 2030 (1,4 kg de moins qu’en 2020). »
Sur le marché mondial, les exportations de l’UE pourraient rester légèrement supérieures à celles de 2018, grâce à la demande d’autres partenaires asiatiques que la Chine. Une voie qui permettra au Vieux Continent de rester le leader mondial des exportations de viande porcine (38 %), malgré le recul de la demande chinoise.
La volaille tire son épingle du jeu
D’après le rapport de la Commission, « le secteur de la volaille devrait être la seule catégorie de viande à augmenter entre 2020 et 2030 (+4,6 %) », appuyé par les consommateurs européens qui considèrent ce produit « bon marché, sain et durable ». Ainsi, la consommation de viande de volaille, soutenue par les importations de viande de poitrine, devrait atteindre 24,6 kg par habitant d’ici à 2030 (1,2 kg de plus qu’en 2020).
Si la demande doit se renforcer dans les principales destinations d’exportation, y compris le Royaume-Uni, la part de l’UE dans les exportations mondiales devrait toutefois passer de 16,2 % en 2020 à 15 % en 2030, compte tenu d’une concurrence forte du Brésil.
S’agissant des importations européennes de volailles, après les perturbations liées à la Covid-19, elles devraient augmenter progressivement pour atteindre le volume total des contingents tarifaires ouverts par l’UE, soit environ 900 000 tonnes à partir de 2020.
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