Dans un communiqué diffusé le 3 décembre 2025, l’AGPB, l’AGPM, la CGB, la Fop et l’UNPT (1), associations spécialisées de la FNSEA, ont annoncé avoir été reçues « en urgence » le 2 décembre 2025 au soir par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. Au cœur de leurs préoccupations, la crise économique « d’une gravité inédite » qui touche le revenu des exploitations de grandes cultures.
Besoin d’un « changement de cap clair »
Selon ces organisations syndicales, Annie Genevard a indiqué « vouloir demander l’activation de la réserve de crise européenne pour les grandes cultures, cibler un dispositif d’allègements de charges et plaider l’exclusion des engrais du MACF [mécanisme d’ajustement du carbone aux frontières, NDLR]. » Des engagements insuffisants pour les filières « s’ils ne s’inscrivent pas dans un changement clair de cap ».
La responsabilité de la crise « dépasse le seul ministère de l’Agriculture », estiment-elles. Les associations dénoncent « l’ensemble des politiques publiques qui impactent les exploitations de grandes cultures, de la régulation commerciale européenne aux règles environnementales, en passant par la fiscalité et le soutien aux facteurs de production. ».
Urgence sur la MACF
Très fort sujet de crispation, le MACF, taxe carbone aux frontières, doit s’appliquer sur les engrais à partir du 1er janvier 2026. « Sans suspension immédiate par la Commission européenne, la taxe fera exploser le coût des fertilisants — avec un impact estimé à 500 millions d'euros pour les grandes cultures », insistent les filières, qui craignent des arrêts « inévitables » de production en grandes cultures et une perte « irréversible » de capacité de production en France.
Les associations appellent le président de la République et le Gouvernement à « défendre au plus vite et sans ambiguïté, auprès de la Commission européenne le retrait des engrais de la MACF et l’activation immédiate de la réserve de crise pour les grandes cultures ». Elles attendent par ailleurs « que les mesures nationales annoncées soient précises, financées et opérationnelles sans délai. »
(1) L’Association générale des producteurs de blé, l’Association générale des producteurs de maïs, la Confédération générale des planteurs de betteraves, la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux, et l’Union nationale des producteurs de pommes de terre