« Les collègues sont à bout, certains ont même commis l’irréparable, s’insurge Frédéric Jan, le président de la commission agricole et environnemental de la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) lors de la conférence de presse du syndicat le 2 décembre 2025. Dans plusieurs régions, notamment en Nouvelle-Aquitaine, nous avons été confrontés à une hausse spectaculaire des actes de malveillance. On en recense plus de 150 sur 2024-2025. »
Des actes d’intimidation
Les chantiers forestiers sont particulièrement ciblés. Matériels incendiés, tagués mais aussi sabotages d’abatteuses et de porteurs sont devenus monnaie courante sur les chantiers. Les entrepreneurs et leurs salariés sont également la cible d’agressions verbales et de messages directs.
La FNEDT rappelle que tous ces chantiers sont pourtant réalisés dans le strict cadre de la réglementation, mais que la réalité des chantiers et des contraintes écologiques est ignorée du grand public.
Des relations très tendues
Avec les professionnels aussi, les choses se compliquent. « L’année 2024 a mis en lumière un phénomène particulièrement préoccupant pour nos entreprises, explique Philippe Largeau, le président de la FNEDT. Ainsi, les tensions économiques chez nos clients agriculteurs génèrent des tensions sociales et opérationnelles avec leurs entrepreneurs. Retards de paiement, renégociations après l’exécution de la prestation, remises en cause du devis et pression à la baisse sont autant de comportements auxquels sont désormais confrontés très régulièrement les ETA. »
Dans l’enquête de conjoncture que la FNEDT vient de mener auprès de ses adhérents, 58 % des entrepreneurs ont constaté un allongement des délais de paiement et 45 % ont signalé des impayés. Cette situation impacte directement les ETA. En 2025, plus de la moitié d’entre eux ont reporté des investissements et 20 % ont vendu du matériel.