Les prix à la production des produits agricoles diminuent légèrement en novembre 2022 (–1,6 %). Ce n'était pas arrivé depuis un an. "Ce ralentissement est toutefois à relativiser par rapport à des prix de la fin de 2021 qui étaient déjà en nette accélération. Les prix restent élevés, supérieurs de près de 30 % aux prix moyens de la période de 2017 à 2021", analyse Agreste, le service de la statistique du ministère de l'Agriculture, dans une note publiée le 23 décembre 2022.
Contexte international
Cette décrue relative trouve son explication dans le contexte international.
La remontée de l'euro face au dollar, la crainte d'une baisse de la demande mondiale et, surtout, la reconduction du corridor marin malgré la guerre en Ukraine sont les principales explications avancées par les statisticiens. Bien que toujours globalement très élevés par rapport aux années précédentes, les prix des céréales sont en nette diminution depuis le début de l'année. Les oléagineux suivent la baisse du cours du pétrole et réagissent à la libération du tournesol ukrainien grâce au corridor d'exportation en mer Noire.
Coût de l'énergie
En revanche, les fruits, dont les cours étaient nettement inférieurs à ceux de 2021 depuis le début de l'année, bénéficient du dynamisme des cours de la pomme, ragaillardis par une demande plus forte avec le rafraîchissement des températures. Les légumes connaissent des fortunes diverses mais le secteur est fortement influencé par les difficultés d'écoulement du chou-fleur. Les prix restent globalement hauts notamment sous l'influence des coûts élevés de l'énergie.
Rareté de l'offre
Du côté des productions animales, les prix du lait de vache se stabilisent au niveau le plus élevé de l'année. Les cours des œufs continuent sur leur envolée, du fait d'une réduction de l'offre à la suite des épisodes de grippe aviaire. Et les prix des animaux de boucherie marquent le pas pour la première fois en 2022. Ils restent parmi les plus gros contributeurs de la hausse globale des produits agricoles, du fait d'une offre limitée en viande bovine, ovine et porcine.
Pas de frein en magasin
Du point de vue des consommateurs, les prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées progressent encore fortement en novembre 2022 (13 %), à un niveau encore équivalent à celui du mois précédent. Les progressions les plus fortes concernent les huiles, les graisses et les légumes frais.