Depuis le 30 octobre 2024, les semaines se suivent et se ressemblent au Marché du porc français (MPF), à Plérin (Côtes-d’Armor). Le prix de base du porc reste accroché à 1,689 €/kg, traduisant une forme d’équilibre entre l'offre et la demande.

Des carcasses plus lourdes

En France, malgré le recul du cheptel porcin, les abattages ont progressé de 1,4 % en volume sur les onze premiers mois de 2024, par rapport à la même période en 2023, d’après FranceAgriMer. « L’amélioration de la production française trouve sa source d’une part dans les gains de productivité des élevages, d’autre part dans la hausse du poids des carcasses (+2,5 kg en un an), ce qui permet à ce stade de préserver les volumes mis sur le marché », note FranceAgriMer.

Évolution des abattages mensuels de porcs en France en 2022, 2023, et 2024.

En novembre 2024, les carcasses pesaient en moyenne 97,5 kg, en progression de 1,2 kg depuis le début de l'année, et de 2,6 kg par rapport à novembre 2023. C’est, entre autres, le résultat de la modification de la grille de paiement d’Uniporc depuis le 1er juillet dernier, « permettant une meilleure rémunération des carcasses lourdes ».

Du côté de la demande intérieure française, en octobre dernier, la consommation par bilan (1) progressait de 3,8 % sur un an, pour atteindre 175 600 tonnes-équivalent carcasse selon Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture. Elle « atteint quasiment le niveau moyen de la période de 2019-2023 ». Cette dynamique est tirée par la restauration hors domicile. « Selon les acteurs de la restauration commerciale, la viande de porc offre une alternative avantageuse en matière de prix, conduisant une partie d’entre eux à reporter une partie de leurs volumes d’achat du bovin vers le porc », rapporte l’Institut du porc (Ifip).

Une consommation à domicile à la peine

Malgré le ralentissement de l’inflation, la consommation de produits porcins à domicile est, pour sa part, à la peine. D’après les données de Kantar Worldpanel pour FranceAgriMer, les achats des ménages sur 12 mois glissants jusqu’en octobre 2024 ont reculé de 3,7 % pour la viande de porc hors élaborés, de 7,4 % pour les saucisses fraîches, et de 0,8 % pour le jambon cuit.  « Pour ce qui concerne les autres charcuteries (hors saucisses à gros hachage et hors charcuterie de volaille), la consommation à domicile des ménages s’érode également (–1,6 %) », relève FranceAgriMer.

Évolution mensuelle de la consommation par bilan de produits porcins en France en 2019, 2022, 2023, et 2024.

De leur côté, les exportations françaises restent stables. En cumul de janvier à octobre 2024, les envois de viande porcine fraîche, réfrigérée ou congelée se maintiennent en volume par rapport à 2023 (–0,1 %). Ils reculent vers les pays de l’Union européenne, mais progressent vers les pays tiers (+3 %), malgré un commerce en net recul vers la Chine (–18 %).

(1) Lire La France Agricole n° 4084 du 1er novembre 2024, page 5.

(2) Abattages + importations de viande – exportations.