« La rentrée est signe de reprise de la production d’œufs français, après presque deux ans de problèmes liés à l’influenza aviaire », observe Mohamed Bouzidi, macroéconomiste à l’Itavi (Institut technique des filières avicole, cunicole et piscicole). Les mises en place de poulettes ont progressé de 5,2 % sur le premier semestre de 2023 par rapport à la même période en 2022, avec un pic à +26 % en juin.
Sur fond d’accalmie de grippe aviaire
La production d’œufs devrait par conséquent augmenter de 4,4 % sur l’année 2023, selon l’Itavi, sur fond d’accalmie de grippe aviaire depuis le début de mars. « Les poulettes mises en place entre avril et mai commencent à pondre, impactant la production à la hausse », indique Mohamed Bouzidi.
Par conséquent, les abattages de poules de réforme accélèrent, après un recul de 15 % sur le premier semestre de 2023, lié à l’effort pour le maintien de la production.
Les importations reculent
« Le retour de l’offre induit une détente de la cotation des œufs », poursuit Mohamed Bouzidi. La cotation est au même niveau que celle des autres pays européens. Résultat, les acheteurs français privilégient les œufs en provenance de l’Hexagone. Les importations d’œufs coquille ralentissent, notamment depuis les Pays-Bas et la Belgique. Les exportations, quant à elles, baissent de 39 % sur le premier semestre de 2023, principalement vers les Pays-Bas et la Belgique.
Du côté des ovoproduits, la tendance est également au recul des échanges. Si l’année 2022 et le manque d’offre ont poussé les industriels à s’approvisionner aux Pays-Bas et en Pologne, le premier semestre de 2023 signe un retour à la normale avec une baisse des importations d’ovoproduits de 16 %. Les exportations reculent de 10 % face à la concurrence sur le marché européen et l’offre encore réduite du début d’année.
« Les signes de reprise sont encourageants », estime Mohamed Bouzidi. Historiquement, le taux d’autoapprovisionnement français est de 101 %. « En 2022, il était de 95 %. S’il devrait rester en dessous de 100 % en 2023, l’année 2024 pourrait le voir repasser au-dessus des 100 % ».