Avec 1,398 million de têtes abattues en 2021, « les Pays-Bas sont le premier producteur de veaux au monde », informe l’Institut de l’élevage (Idele) dans un dossier consacré à la valorisation des veaux laitiers.

Dans ce pays, la production laitière représente l’activité principale de près du tiers des exploitations agricoles. « Les veaux issus du cheptel laitier sont majoritairement destinés à l’engraissement d’animaux de moins d’un an », précise l’Idele. Ces derniers sont élevés selon deux modes de conduite : le veau blanc (1), qui bénéficie d’une alimentation majoritairement lactée, et le veau rosé qui, après le sevrage, est nourri à base de concentrés et de fourrages dont une petite partie est abattue après huit mois.

L’engraissement en jeunes bovins de plus de douze mois reste limité. « En 2020, 830 000 veaux élevés aux Pays-Bas provenaient de l’étranger, soit 70 % des effectifs de veaux et de jeunes bovins présents dans les élevages », reprennent les experts. Deux tiers d’entre eux étaient importés d’Allemagne.

Une production tournée vers l’exportation

Les abattages de veaux néerlandais, en augmentation de 13 % en têtes et de 26 % en volume depuis 2010, ont été impactés par les mesures de confinement. En début d’année 2022, la dynamique est de nouveau haussière, sans toutefois rejoindre les niveaux d’avant Covid (- 9 %/2020).

En matière de débouchés, la production de viande de veau est orientée à plus de 90 % vers l’export. Elle alimente principalement la restauration collective européenne. La France et l’Italie sont ses deux clients majeurs. « La viande néerlandaise, bien qu’elle ne se situe pas sur les mêmes créneaux de marché, reste très concurrentielle, explique Sébastien Augé, responsable du pôle intégration-achat chez Denkavit. La taille des ateliers et les économies logistiques pour les intégrateurs, aussi bien en termes de ramassage d’animaux que de livraison de matières premières, rendent leurs coûts de production bien inférieurs à ceux pratiqués en France. »

Pour autant, la filière se heurte à de nombreuses difficultés. Dans ce contexte d’inflation inédit, « il est absolument nécessaire d’obtenir un prix de vente supérieur pour compenser la hausse du coût d’achat des veaux et des aliments », révèle Bert Eggens, son homologue néerlandais. À plus long terme, les professionnels seront contraints de faire évoluer leur modèle pour répondre aux attentes sociétales sur le bien-être animal et aux réglementations environnementales.

Lucie Pouchard, avec l’AFP

(1) Environ 90 % de la production est intégrée et trois sociétés en concentrent la quasi-totalité (Vandrie, Denkavit et Pali Group).