« Le critère du prix dans la consommation de la viande rouge est devenu le plus important dans le choix des consommateurs depuis le pic de l’inflation, constatait Caroline Monniot, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage, lors d’une conférence organisée le 8 octobre 2025 au Sommet de l’élevage. Ce critère est important pour eux, mais aussi pour les producteurs. Le prix à la production en élevage bovin a complètement décollé depuis le début de l’année 2025, si bien qu’au 5 octobre, la cotation de la vache R atteignait à 7,20 € par kilo de carcasse, soit 29 % au-dessus du niveau de 2024. Les jeunes bovins français étaient vendus à 7,18 € par kilo de carcasse, soit 32 % de plus que l’année précédente. »
« La France est même un petit peu à la traîne »
« Les cotations sont en hausse partout en Europe, la France est même un petit peu à la traîne finalement. La décapitalisation européenne a fait que les prix se sont envolés un peu partout. Sur la dernière campagne, 2024-2025, nous avons perdu 216 000 naissances, et, donc, les prix des broutards se sont envolés encore bien plus que ceux des animaux finis. Durant la dernière semaine de septembre, les croisés R de 300 kg étaient vendus à 6,15 €/kg vif, soit 73 % de plus qu’en 2024. Pour les charolais U de 450 kg, la hausse est de 50 %, pour atteindre 5,67 €/kg vif, soit un niveau jamais vu de 2 551 € par tête. »

« Les prix tendent à plafonner, car c’est un montant important à avancer pour les acheteurs et la trésorerie peut être limitante. Pourtant, la demande tire ces tarifs à la hausse car elle reste forte partout en Europe. Malgré le fait qu’on produise moins de viande, nos exportations de produits finis ne reculent pas. Pour rappel, celles de broutards diminuent depuis 2021, en revanche les mises en place en France se maintiennent. »