« Depuis la fin de l’année 2023, la production laitière en France a repris un peu de vigueur, après plusieurs années de baisse », constate Benoît Rouyer, économiste à l’interprofession laitière (Cniel), dans sa dernière conjoncture vidéo diffusée le 6 novembre 2024. « La situation globale des marchés évolue actuellement de façon modérée, détaille l'économiste, si ce n’est pour les produits industriels qui présentent des trajectoires contrastées pour les prix du beurre et de la poudre de lait écrémé. »

Ainsi, le prix du beurre poursuit son envol jusqu’à atteindre environ 7 000 € la tonne, soit une progression de 45 % en un an. Celui de la poudre de lait écrémé reste quant à lui relativement stable, il oscille autour de 2 400 € la tonne depuis le début de l’année.

La collecte en hausse de 1 % depuis le début de 2024

Sur une base journalière, la collecte laitière française a ainsi progressé de 1 % sur les neuf premiers mois de 2024, malgré un contexte sanitaire compliqué, indique le spécialiste du Cniel dans son analyse mensuelle.

À l’international, la production laitière est actuellement peu dynamique dans les grands bassins exportateurs. Les évolutions globales sur l’ensemble des douze derniers mois montrent une légère baisse aussi bien en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis que dans l’Union européenne.

Légère hausse du prix du lait en août

À noter que le prix du lait de vache conventionnel a lui aussi progressé de 1 %, selon l’enquête mensuelle laitière de FranceAgriMer. Il atteint ainsi 446 € les mille litres sur le mois d’août 2024, soit un prix supérieur de 4 € à son niveau de 2023.

Enfin, les prix des produits laitiers vendus en magasin tendent à se stabiliser depuis plusieurs mois. « Les variations de prix sur un an évoluent dans une fourchette relativement étroite, allant de –1,5 % à +2 % pour l’ensemble des familles de produits laitiers », détaille le Cniel.

Recul du niveau de charges dans les élevages

« Le prix unitaire des charges dans les élevages laitiers diminue après une période de forte augmentation », indique le Cniel. De fait, l’indice général Ipampa du lait de vache de l’Institut de l’élevage recule de 4 % au mois d’août 2024, par rapport à l’année précédente. Il a cependant augmenté de 13 % sur les trois dernières années. « Parmi les postes en forte augmentation depuis 2021 figurent les aliments achetés, les engrais ainsi que l’énergie. »