En cumul sur onze mois, la collecte française de lait de vache a reculé de 2,9 % l’an passé, par rapport à 2022. Le décrochage a été particulièrement marqué à l’automne. En novembre dernier, la production chutait de 4,8 % sur un an, « suivant la tendance observée en septembre et octobre », précise l’Institut de l’élevage (Idele). La raison ? « Des perturbations climatiques majeures, qui ont impacté la production des vaches. »

Un rebond en décembre

La production française a repris des couleurs en décembre. « La bonne tenue du prix du lait, mais aussi la qualité des maïs ensilés en 2023, à forte teneur en amidon, ont incité les éleveurs à garder davantage leurs vaches pour la production à partir de décembre », analyse Christine Goscianski, agroéconomiste à l’Idele. Malgré un cheptel laitier en baisse de 1,9 % sur un an au 1er décembre 2023, le redressement de la collecte devrait se poursuivre au début de l’année 2024.

La collecte laitière de lait de vache s'est redressée à la fin de l'année 2023.

Sur le volet économique, le prix du lait s’est maintenu l’an dernier et s’établirait en moyenne à 460 €/1 000 litres, « soit une progression annuelle de 24 € par rapport à 2022 », rapporte l’Idele. En novembre, le prix standard est pourtant passé en dessous de l’année passée (–20 €), « mais grâce au progrès des taux, les éleveurs touchent un prix stable d’un mois sur l’autre (de 490 € en moyenne) ». Pour le début de 2024, la tendance resterait stable.

Meilleure marge

Dans le même temps, la marge des éleveurs s’est redressée. La marge Ipampa lait de vache sur coût total indicé (Milc) s’est établie à 152 €/1 000 litres en moyenne de janvier à novembre 2023, contre 124 €/1 000 litres lors de la même période de 2022. « Cette amélioration s’explique par une hausse du prix du lait, une faible hausse des charges (+ 4 €/1 000 l) et une petite augmentation du produit généré par la vente des animaux (+ 1 €/1 000 l) », précise Christine Goscianski.

Les fabrications de produits laitiers ont reculé sur les onze premiers mois de l'année 2023 par rapport à l'année précédente, sauf pour la crème conditionnée.

Du côté des fabrications, le fléchissement de la collecte impacte tous les produits, à l’exception de la crème conditionnée dont la production progresse de 3 % sur les onze premiers mois de l’année 2023, tirée par les crèmes légères. La demande intérieure est dynamique. « Après la forte hausse des ventes de crème par les ménages en 2020 et sa retombée (effet Covid), on observe une tendance haussière des ventes en magasins, la crème étant très utilisée pour la cuisine de plats simples », note Christiane Goscianski. Les fabrications de poudres maigres et grasses ont nettement ralenti. Celles de laits conditionnés et de yaourts sont quant à elles restées stables.