En 2025, le coût de production prévisionnel du blé tendre (somme des charges divisée par le rendement) s’établirait à 257 €/t en moyenne, estime Léa Bounhoure. l'ingénieure Arvalis faisait un point sur le sujet le 18 novembre 2025 lors d’une réunion technique organisée à Rouvres-en-Plaine (Côte d’Or).
Les chiffres présentés proviennent de l’observatoire Arvalis-Unigrains. Il se base sur les données de comptabilité d’environ 4 000 exploitations françaises, avec un rendement moyen en blé tendre de 81 q/ha. Ces exploitations sont situées dans 16 départements, majoritairement « au nord de la Loire », précise l’ingénieure.
-65 €/t entre le prix d’intérêt et le prix de vente
Le prix d’intérêt complet (ou « seuil de commercialisation », qui correspond au coût de production duquel on soustrait les aides Pac) s’élèverait, lui, à 230 €/t. Cet indicateur prend en considération l’ensemble des charges, incluant la rémunération des agriculteurs à hauteur d’environ 2 Smic par personne.
Le prix de vente prévisionnel du blé tendre, estimé autour de 165 €/t, à plus ou moins 15 €/t, ne permet pas de couvrir ce seuil de commercialisation. Cet effet a également été observé en 2023 et 2024, après deux années plus rémunératrices.
En 2025, Léa Bounhoure constate ainsi « un vrai delta au niveau économique ». En moyenne selon ces estimations Arvalis-Unigrains, les agriculteurs perdraient ainsi 65 € par tonne de blé tendre. Cela s’explique par « des prix de vente qui sont au plus bas depuis 2014 en euro constant, tandis que les charges n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant 2022 », explique-t-elle.
Une baisse très relative des charges
« En 2025, les charges de production atteindraient 2 090 €/ha », chiffre Léa Bounhoure. Elles seraient en baisse de 90 €/ha par rapport à 2024 (2 180 €/ha). Arvalis explique que cette évolution est principalement liée à une stabilisation des charges mécaniques et opérationnelles en 2025 par rapport à 2024, et à une diminution des charges sociales en lien avec les mauvais résultats économiques des deux dernières campagnes.
Les charges ne redescendent toutefois pas au niveau pré-2022 (en moyenne 1 800 €/ha), alors que les prix de vente sont au plus bas.