« L’offre sera suffisante mais pas pléthorique », anticipait Éric Hostalnou, chef du service des fruits et légumes de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, lors de la présentation des prévisions européennes de la production d’abricots, en avril dernier lors du Medfel. Une prévision qui s’est confirmée à l’échelle nationale : l’Association d’organisations de producteurs (AOP) Abricots de France atteint un volume de 65 000 tonnes. Un niveau similaire à celui de 2022, et supérieur à celui de 2024, marquée par un déficit de production.

Selon Muriel Millan, responsable technique de l’AOP Pêches et Abricots de France, il s’agit d’« une année moyenne » sur le plan quantitatif, dans un contexte européen contrasté. Plusieurs bassins, notamment en Turquie, ont été durement touchés par des épisodes de gel, affectant leur potentiel de production.

Le service de la statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste) estimait au 1er juillet qu’au total, la production nationale s’établirait à 102 500 tonnes.

Une consommation dopée par la météo

Contrairement à 2024, les conditions climatiques ont joué en faveur de la consommation cette année. Deux épisodes de chaleur, survenus en juin et en août, ont stimulé les achats en frais. Toutefois, le début de la campagne a été marqué par un décalage entre l’offre et la demande : « En juin, les volumes n’étaient pas encore au rendez-vous pour répondre à l’appétit du marché », précise la responsable technique. À l’inverse, au début de juillet, un pic de production a nécessité des mesures d’ajustement. « Nous avons mis en place la quinzaine de l’abricot en semaines 27 et 28 pour écouler les volumes stockés », explique-t-elle.

Le principal fait marquant de cette campagne reste néanmoins « une qualité gustative exceptionnelle et une différenciation variétale de plus en plus reconnue par les enseignes de distribution », se félicite-t-elle. Une reconnaissance bienvenue, même si, comme chaque année, les producteurs ont dû faire face à une forte pression commerciale. « Les prix restent difficiles à tenir dans ce contexte », déplore-t-elle.