La collecte de céréales bio progressait de manière continue ces dernières années, avec des déclassements importants vers le conventionnel en 2023, une hausse des exportations et une baisse des prix sur les marchés. La récolte de 2024 marque une rupture considérable, tant pour le blé bio que pour le triticale bio, dont les collectes chutent de moitié. Bien qu’un peu moins sévère pour l’orge, la baisse de la collecte est tout de même importante, de l’ordre de 40 % par rapport à la dernière campagne.

Les premières estimations de FranceAgriMer (1) pour la campagne de 2024-2025 étaient présentées lors d’une conférence de presse le 16 octobre 2024. La collecte de blé tendre bio s’établirait à 195 000 tonnes, dont 5 000 tonnes en deuxième année de conversion. Elle atteignait 424 000 tonnes en 2023. Pour faire face au déficit, les importations progresseraient de 1 100 tonnes lors de la campagne précédente à 50 000 tonnes pour celle en cours.

Les stocks finaux vont dégonfler

L’utilisation de blé bio devrait diminuer de 17 % en moyenne tous usages confondus. Des baisses sont notamment anticipées à destination de l’alimentation animale, à 79 000 tonnes pour 2024-2025 (–12 %), et à l’exportation, à 15 000 tonnes (–75 %). Les utilisations en meunerie qui reste le principal débouché, seraient stables à 188 000 tonnes. Le stock de fin de campagne du blé bio serait divisé par deux et tomberait à 64 000 tonnes.

À 41 000 tonnes, la collecte de triticale bio baisse elle aussi de moitié. Si la France était autosuffisante en 2023-2024, FranceAgriMer prévoit des importations à hauteur de 5 000 tonnes pour la campagne de 2024-2024. L’utilisation pour la fabrication d’aliments diminuerait de 18 %. Le stock final serait divisé par deux, comme pour le blé bio.

La baisse de la collecte est un peu moins sévère en orge bio : 40 %. La récolte française est estimée à 58 000 tonnes, contre 97 000 tonnes l’an dernier. L’utilisation par les fabricants d’aliments devrait augmenter de 25 % pour compenser les baisses de disponibilités en blé. Celles à destination de la malterie resteraient stables. L’exportation chutera à 5 000 tonnes contre 25 000 tonnes l’an dernier. Les stocks finaux de 2024-2025 reculeraient de 28 %.

(1) Les données ont été arrêtées au 1er septembre 2024.