Selon Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales, la sole de pois protéagineux pur a atteint 150 400 hectares en 2023 (chiffres Pac définitifs). Avec un rendement de 32 q/ha, la production était de 481 000 tonnes, contre 399 000 tonnes en 2022, année lors de laquelle la surface comme le rendement avaient chuté. Même constat pour la féverole avec 81 500 hectares et 26,7 q/ha en 2023, soit une production de 218 000 tonnes, contre 158 000 tonnes en 2022. Il y avait donc des disponibilités plus importantes sur la campagne qui s’achève.
Retour de la Chine
« Les exportations françaises de pois ont porté sur 185 510 tonnes de juillet 2023 à février 2024, un niveau bien supérieur à la même période en 2022-2023 (107 056 tonnes), indique l’interprofession. Une dynamique qui s’explique par une demande plus soutenue de certains pays de l’Union européenne et par le retour des livraisons vers la Chine depuis octobre 2023. »
Pour le débouché de l’alimentation humaine, 20 205 tonnes ont été exportées vers l’empire du Milieu à la fin de février. Les 30 000 tonnes pourraient être dépassées à la fin de la campagne, à comparer aux 61 000 tonnes expédiées en 2021-2022.
Malgré une collecte plus importante, l’offre est limitée depuis quelques semaines. « La demande chinoise n’a donc pas pu être complètement satisfaite », explique Terres Univia. Pour le débouché de l'alimentation animale, les vendeurs n’ont pas pu satisfaire la demande des fabricants d’aliments à la fois sur le marché intérieur et à l’exportation vers l’Union européenne.

Depuis mars, les prix ont progressé du fait du manque d’offre et dans un contexte plus ferme sur le marché du blé, comme pour le tourteau de soja. Sur la nouvelle récolte, le marché est déjà acheteur, surtout de pois jaune pour l’alimentation humaine.
Destiné à la pisciculture
Avec 52 118 tonnes, les exportations de féverole étaient, à la fin de février, à un niveau légèrement supérieur à celui de la campagne précédente sur la même période (45 277 tonnes). Le principal débouché reste celui des graines décortiquées destinées à la pisciculture pour l’alimentation des saumons de Norvège. Sur cette campagne, le niveau de 2022-2023 (53 928 tonnes) devrait être atteint, voire dépassé.

Quant aux exportations vers l’Union européenne, elles restent relativement stables, entre 10 000 et 20 000 tonnes, et toujours vers les mêmes pays (Italie, Pays-Bas, Belgique et Espagne). Il est à noter que moins de féveroles anglaises ont été exportées, en partie remplacées par des graines de l’Union européenne.
Le prix n’a pas beaucoup bougé lorsque celui du pois a baissé. Et ces derniers temps, la féverole a suivi l’orientation haussière de l’ensemble des matières premières. Avec moins de disponibilité en fin de campagne, les cours ont atteint 310 à 315 €/t rendu Rouen.