Le début de l’été « affecte les perspectives de rendement » des cultures de l’Union européenne, estime la Commission dans un document publié le 19 juin 2023. « Les conditions ensoleillées et sèches dans de grandes parties du nord-ouest, du nord et du centre-nord de l’Europe ont entraîné un épuisement rapide des réserves d’humidité du sol », indique-t-elle. Cela a impacté « le potentiel de rendement des cultures d’hiver, de printemps et d’été ». Au contraire, un « net excédent pluviométrique » est relevé dans le sud et le nord de l’Italie, de la Hongrie, de la Croatie et de la Slovénie. Celui-ci a affecté les cultures d’hiver (inondations et hausse de la pression des ravageurs).
Baisse des estimations de rendement sur un mois
La Commission européenne a ainsi abaissé bon nombre de ses prévisions de rendements européens par rapport au mois dernier :
- –4 % en orge de printemps, à 37,3 q/ha ;
- –2 % en orge d’hiver, à 59,1 q/ha ;
- –1 % en blé tendre, à 59,2 q/ha ;
- –2 % en blé dur, à 34 q/ha.
- –1 % en colza, à 32,9 q/ha ;
- –2 % en pommes de terre, à 35,5 t/ha ;
- –1 % en betteraves, à 75,9 t/ha.
Les rendements du maïs grain et du tournesol se maintiennent d’un mois sur l’autre : respectivement 76,1 q/ha et 22,1 q/ha. Celui du soja est révisé à la hausse de 2 %, à 28,9 q/ha.
En France, blé et orge au-dessus de la moyenne
En France, la Commission européenne estime que « les cultures sont restées en bon état et ont bénéficié d’importants apports en eau depuis le début du printemps ». Malgré les inquiétudes suscitées par les conditions sèches depuis la mi-mai, « les perspectives de rendement restent positives ». Bruxelles juge que « la vague de sécheresse dans le nord de la France ne devrait pas remettre en cause les bonnes perspectives des cultures d’hiver, sauf dans le Nord-Est (Lorraine par exemple). » La Commission maintient pour l’heure les prévisions de rendement au-dessus de la moyenne quinquennale :
- 59,4 q/ha en orge de printemps (+2 % par rapport à la moyenne quinquennale) ;
- 66,6 q/ha en orge d’hiver (+3 %) ;
- 74,4 q/ha en blé tendre (+2 %) ;
- 55,3 q/ha en blé dur (+2 %) ;
- 34,3 q/ha en colza (+6 %) ;
- 89,1 q/ha en maïs grain (+4 %) ;
- 22,7 q/ha en tournesol (+1 %) ;
- 26 q/ha en soja (+7 %) ;
- 82,2 t/ha en betteraves (+5 %) ;
- 39,9 t/ha en pommes de terre (–1 %).
L’Espagne et le Portugal ont été particulièrement marqués par la sécheresse, avec des pluies arrivées trop tardivement. Les rendements y sont prévus en net retrait par rapport à la moyenne quinquennale. Par exemple, le rendement du blé tendre en Espagne est évalué à 22,3 q/ha, soit 38 % en dessous de sa moyenne.