Si le plan de réduction de la collecte de l’interprofession laitière française (Cniel) fait figure d’exception sur le vieux continent, un grand nombre de transformateurs ont contraint leur prix du lait pour inciter à la modération des livraisons pendant le confinement. Et cela commence à se voir.
En avril, le prix du lait payé aux producteurs européens est en moyenne de 335,3 €/1 000 litres, prix réel. Soit un repli de 2,6 % sur un mois et de plus de 3 % sur un an. Il s’agit de la plus faible valorisation du lait européen depuis juillet 2018 (331 €/1 000 litres). D’après la Commission européenne, cette tendance devrait au moins se poursuivre en mai.
La France sauve les meubles
70 % des états européens accusent un fort recul du prix du lait entre mars et avril 2020. Parmi eux, la plupart des concurrents directs de l’Hexagone. Ainsi, les Pays-Bas sont tombés à 330 €/1 000 litres (–5,7 %), la Pologne à 295 € (–5,2 %), l’Irlande à 300 € (–5,2 %), l’Italie à 356 € (–2,7 %) et l’Allemagne à 340 € (–2,5 %).
La France fait partie des sept pays pour lesquels la stabilité est de mise. Le prix du lait moyen y est de 359,4 €/1 000 litres. À l’inverse, Malte est la seule nation à voir son prix progresser notablement (+0,5 %) entre mars et avril. Il s’élève désormais à 491 €/1 000 litres.
Embellie sur les marchés laitiers
Depuis la mi-avril, le cours européen de la poudre maigre renoue avec la croissance et s’aligne sur ses niveaux de 2019. Au 6 juin 2020, la Commission européenne l’estime à 2 040 € la tonne. Le seuil d’intervention s’éloigne, tout en maintenant un prix plus compétitif qu’en Océanie ou aux États-Unis.
Sur le marché du beurre, la cotation reste stable autour de 2 960 € la tonne depuis le début du mois d’avril (–27 % sur un an).