La vaste opération de dépeuplement d’élevages avicoles dans le sud-ouest de la France, annoncée le 20 janvier 2022 par le ministère de l’Agriculture, a été plus rapide que prévue. Selon Marie-Pierre Pé, directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), ces abattages, initialement envisagés sur une durée de trois semaines, étaient déjà terminés pour les palmipèdes à la fin de la semaine 5 (du 31 janvier au 6 février 2022).
« La zone est désormais quasi vide, à l’exception de quelques ateliers de gallus, précise-t-elle. Les nouveaux foyers se raréfient. Le feu est éteint, même si certaines zones d’instabilité restent à surveiller. » Ces dépeuplements ont débuté autour des « sites à protéger tels que les couvoirs et les élevages de reproducteurs, avec une approche centrifuge » et ont ensuite concerné « l’ensemble de la zone, avec une approche centripète — de la périphérie vers le centre », explique le ministère de l’Agriculture.
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3 millions d’animaux abattus
Depuis le début de l’épizootie de 2021-2022, « on compte environ 3 millions d’animaux abattus préventivement et dans et autour des foyers, dans le Sud-Ouest, dont environ 2 millions de palmipèdes et un million de gallus », indique le cabinet de Julien Denormandie, le 8 février 2022. Les indemnisations des élevages dépeuplés ont également commencé : « 2,8 millions d’euros ont été versés pour 58 dossiers à ce jour », poursuit l’entourage du ministre.
Le montant de ces aides est basé sur le dispositif de la précédente épizootie de 2021-2022. Or « le prix de l’aliment a flambé, ainsi que celui des coûts annexes, impactant à la hausse la valeur des animaux, constate Benjamin Constant, président de la Fédération nationale du foie gras. » « Les coûts de production ont bondi de 20 % par rapport à l’an passé », abonde Marie-Pierre Pé. Pour Benjamin Constant, « ce différentiel devra absolument être pris en compte lors du versement du solde des acomptes sanitaires ».
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