« Nous sommes déçus qu’aucune décision de soutien au secteur agricole n’ait été prise hier lors du Comité spécial agriculture [du Conseil de l’Union européenne, NDLR] », déclare Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, dans un communiqué publié le lundi 7 avril 2020. Pour l’organisation représentant les agriculteurs européens et leurs coopératives, « le secteur agricole fait face à des circonstances sans précédent, causées par des facteurs qui le dépassent ».

Chute des prix

Dans la filière laitière, la crise intervient au moment du pic saisonnier de collecte. « Les prix de nombreux ingrédients ont dramatiquement reculé, constate le Copa-Cogeca. Le cours de la poudre maigre tend vers le niveau d’intervention, ce qui crée déjà une pression importante sur les prix à la ferme ».

 

Pour Thierry Roquefeuil, président du groupe de travail sur la filière laitière, « les éleveurs et leurs coopératives ne peuvent pas supporter les conséquences d’une nouvelle crise si peu de temps après la précédente. » Il demande notamment le déclenchement de mesures nécessaires pour « le stockage privé de tous les produits laitiers ».

 

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Faciliter le stockage privé

En viande bovine, la perte du débouché de la restauration est également lourde de conséquence, en notamment sur les pièces nobles, « qui représentent 30 % de la valeur d’une carcasse, rapporte Jean-Pierre Fleury, président du groupe de travail dédié aux bovins viande. Malgré ces difficultés extrêmes, de la viande continue d’être importée des pays du Mercosur. […] Nous demandons à la Commission une politique douanière plus ciblée ». Le responsable plaide par ailleurs pour « l’examen de mesures d’aides spécifiques pour le stockage de pièces nobles ou de viande de veau ».

 

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Quant aux ovins et caprins, Michèle Boudoin, présidente du groupe de travail pour les filières ovine et caprine, encourage également des mesures douanières ciblées à l’importation et l’examen de mesures d’aides au stockage privé. Compte tenu du caractère saisonnier des productions de viande et de lait par ces filières, elle défend l’activation de mesures exceptionnelles « pour couvrir les frais de conservation animaux de la ferme, aider le stockage privé pour les fromages de brebis et de chèvre, caillé et lait en poudre. »

 

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