La production de blé tendre atteint 33,7 millions de tonnes dans l'Hexagone. Elle chute de 4,9 % par rapport à 2021, et de 3,7 % par rapport à la moyenne quinquennale. Les surfaces françaises ont reculé de 300 000 hectares en 2022 par rapport à 2021 et s'établissent à 4,7 millions d'hectares. Le rendement national, à 71,8 q/ha, est lui en légère hausse par rapport aux 71,0 quintaux de moyenne l'an passé. Cette moyenne cache de fortes disparités régionales : 93,4 q/ha dans le Nord-Pas-de-Calais, contre 66,5 q/ha dans le Centre par exemple.

Une année satisfaisante pour la qualité
En termes de qualité, 59 % de la collecte française de blé est qualifiée de "Supérieure" ou "Premium" en 2022, avec une teneur en protéines supérieure ou égale à 11% et un poids spécifique supérieur ou égal à 76 kg/hl. En moyenne, le taux de protéines est de 11,4% et le poids spécifique de 78,3 kg/hl, une qualité qui s’avère satisfaisante au regard de la sécheresse et des fortes chaleurs du printemps et de l'été.
Records mondiaux
La production de blé tendre a aussi diminué dans la majorité des pays européens par rapport à 2021, sauf en Allemagne et en Pologne. Elle atteint 128,2 millions de tonnes en Europe, contre 130 millions de tonnes en 2021. La récolte mondiale devrait, elle, atteindre un record, à 758,8 millions de tonnes, en hausse de 1 % par rapport à l'an passé et de 4% par rapport à la moyenne 2017-2021. Comment expliquer ce record ? Grâce au rebond de la collecte en Russie et au Canada, qui compensent les baisses dans les autres bassins, y compris en Ukraine et en Argentine.

Avec des gains modestes pour les disponibilités en alimentation humaine et animale, la consommation devrait atteindre un nouveau sommet, à 750,7 millions de tonnes. Les stocks de reports, à 279,9 millions de tonnes, atteindraient aussi un nouveau record, avec une progression de 8,2 millions de tonnes par rapport à 2021. Ils augmenteraient de 5,5 millions de tonnes en Chine et de 13 millions de tonnes en Russie. Les échanges reculeraient de 7,1 % mais resteraient à un niveau élevé, à 183,5 millions de tonnes.
En Ukraine, la sole de blé prévue pour la récolte de 2023 est très inférieure avec ses 4 millions d'hectares, à la surface cultivée avant le conflit (5,6 millions d'hectares). Par ailleurs, les semis d'automne ayant pris beaucoup de retard, des craintes sur le potentiel existent. Avec les incertitudes liées aux évolutions du conflit et à la pérennité du corridor céréalier en Mer Noire à plus long terme, le marché pourrait continuer à être volatil.
Une campagne 2022 sous les bombes en Ukraine, et des craintes pour 2023 (19/12/2022)