Emmanuel Macron avait annoncé en février dernier le lancement d’un débat national sur l’avenir du mix énergétique français. Depuis, une crise énergétique internationale a émergé, et les conséquences du changement climatique se sont fait sentir plus que jamais auparavant.
C’est dans ce contexte que le gouvernement donne officiellement le coup d’envoi, ce jeudi 20 octobre 2022, de cette grande concertation nationale. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Olivier Véran, ministre délégué chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement, sont à la manœuvre. La Commission nationale du débat public (CNDP) arbitrera les échanges.
Plateforme numérique et « Tour de France »
La première phase de concertation s’ouvre aujourd’hui, avec le lancement d’une plateforme participative en ligne. Il s’ensuivra un « Tour de France », avec des réunions publiques dans chaque région, en présence d’experts de l’Ademe (Agence de la transition écologique) et de RTE (Réseau de transport d’électricité).
La CNDP précise que l’ensemble des territoires sera représenté et que ces événements n’auront pas lieu uniquement dans les grandes métropoles. Elle garantit qu’une attention particulière sera portée aux habitants des zones rurales, qui seront les premiers concernés par les infrastructures de production d’énergies renouvelables.
Un « Forum des jeunesses »
Dans un second temps, un « Forum des jeunesses » sera organisé. Il rassemblera 200 jeunes, de 18 à 35 ans, issus de territoires urbains et ruraux, sélectionnés pour constituer un panel le plus représentatif possible.
Ces personnes seront dans un premier temps, formées par des experts des sujets énergétiques. Le gouvernement souligne l’importance de donner la parole aux générations, qui seront demain, les premières concernées par les décisions de long terme prises aujourd’hui.
Trois grandes questions
Durant ces mois de concertation, les échanges s’articuleront autour de trois grandes questions :
- Comment adapter notre consommation pour atteindre l’objectif de neutralité carbone ?
- Comment satisfaire nos besoins en électricité, et plus largement en énergie, tout en assurant la sortie de notre dépendance aux énergies fossiles ?
- Comment planifier, mettre en œuvre et financer notre transition énergétique ?
Les conclusions de cette grande concertation impacteront la stratégie française sur l’énergie et le climat (SFEC). Celle-ci devra être adoptée « au plus tard en 2024 » et sera constituée de lois et feuilles de routes pour définir la trajectoire bas carbone de l’Hexagone. Les politiques qui en découleront impacteront sans aucun doute le monde agricole, dont le destin est intimement lié à celui de l'avenir énergétique de la France.