« En raison du positionnement de votre entreprise pour le maintien de la castration physique, [des porcelets] nombre de vos partenaires sont aujourd’hui dans l’impossibilité de s’engager sur la voie des pratiques alternatives », affirme l’association Welfarm dans une lettre ouverte adressée à Jean-Paul Bigard, le 22 mars 2022, et diffusée à la presse ce 29 mars.

 

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Une campagne pour les alternatives

Welfarm indique avoir sollicité de nombreux acteurs de l’aval, notamment la distribution, pour « leur proposer de prendre publiquement position en faveur des alternatives à la castration physique », dans le cadre de sa campagne #StopCastration. L’ONG ajoute qu’elle a « sollicité une rencontre avec [les services du groupe Bigard] à l’été 2021, qui est restée sans réponse ».

 

Selon Welfarm, « l’aval de la filière est dans sa majorité favorable aux alternatives à la castration physique des porcelets ». Mais il est « dépendant des choix que leur imposent leurs fournisseurs, en particulier pour ceux ne disposant pas de leur propre outil d’abattage ».

 

« En détenant 20 % du marché de l’abattage et de la découpe des porcs, le groupe Bigard est en passe de devenir le leader sur le marché avec le rachat des abattoirs du groupe Avril. Or, en dominant ainsi le marché, sa position empêche les transformateurs et la grande distribution, et en particulier ceux qui ne disposent pas de leurs propres outils d’abattage, de se tourner vers l’alternative du mâle entier ou celle du mâle vacciné », ajoute-t-elle.

Deux revendications

L’ONG demande donc au groupe Bigard :

  • « De laisser à leurs partenaires de l’amont (éleveurs) et de l’aval (marques et distributeurs) le choix des alternatives à la castration physique qu’ils souhaitent mettre en œuvre » ;
  • « De revoir son propre positionnement sur les alternatives à la castration physique des porcelets ».

 

Pour rappel, la castration à vif des porcelets est interdite depuis le 1er janvier 2022. Après de nombreux mois de concertations avec l’ensemble de la filière, trois alternatives sont ressorties : l’élevage de mâles entiers, l’immunocastration et la castration sous anesthésie et analgésie.

 

Aujourd’hui, il n’y a aucune contrainte réglementaire à la pratique de la castration physique si celle-ci prend en charge la douleur à l’aide d’un anesthésique couplé à un analgésique.

 

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Welfarm recommande « le développement d’alternatives véritablement respectueuses du bien-être animal, à savoir l’élevage de mâles entiers ou, à défaut, l’immunocastration » car elle juge la castration physique comme « une opération extrêmement douloureuse et stressante pour les porcelets, y compris lorsqu’elle s’accompagne d’une anesthésie et d’une analgésie ».

 

Par cette lettre ouverte, l’association souhaite échanger sur ses demandes avec le groupe Bigard « dans les semaines à venir ».

 

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