L’association Anima (1) a publié le 16 avril 2025 un classement des principales entreprises de restauration collective et grossistes selon la proportion d’œufs et d’ovoproduits issus d’élevages hors cage dans leurs approvisionnements. La démarche vise à identifier les entreprises qui prennent au sérieux les conditions d’élevage des poules et à fournir une information transparente au public et aux professionnels.

Le mouvement estime que l’abandon des œufs de poules élevées en cage reste un enjeu majeur de bien-être animal. Selon ses chiffres, 27 % des poules élevées en France vivent encore en cage. En 2024, trois œufs sur quatre utilisés par la restauration hors domicile RHD provenaient encore de poules en cage, alors que huit œufs sur dix achetés par les particuliers en magasin étaient issus d’élevages hors cage.

100 % pour certaines sociétés de restauration collective

L’état des lieux d’Anima s’appuie sur les données déclaratives fournies par les entreprises au premier trimestre de 2025. Le classement repose sur quatre catégories, de A (100 % des œufs et ovoproduits sont hors cage) à D (Entreprises non transparentes et ne semblant pas travailler activement à la transition). Alors que certains leaders du secteur ont déjà atteint 100 % d’approvisionnement hors cage, d’autres accusent un certain retard et manquent parfois par de transparence sur leurs efforts.

Plusieurs entreprises de restauration collective — Sodexo, API Restauration, Garig, RPC, Terres de Cuisine — ont déjà des approvisionnements totalement hors cage pour leurs œufs coquilles et ovoproduits, note l’association. Sodexo se fournit même exclusivement en œufs en plein air (code 1) pour ses œufs coquilles, liquides, et durs, félicite Anima.

En revanche, « les grossistes sont globalement en retard dans leur transition, mais nos échanges avec eux montrent que la plupart y travaillent, à des rythmes toutefois variables », précise l’association dans ses travaux. Sysco annonce 40,4 % de hors-cage en février 2025 contre 29,5 % en moyenne sur 2024. Pomona annonce 44 % en septembre 2024 contre 37 % en moyenne sur 2024. Disgroup est particulièrement en retard avec seulement 9 % de volume hors cage. Cette transition, « bien qu’engagée », fait face à plusieurs difficultés économiques et structurelles, comme la hausse des coûts de production et les tensions d’approvisionnement… explique le président des Grossistes alimentaires de France, Jacques Déronzier, interrogé dans la publication de l’association.

(1) Association à but non lucratif qui œuvre pour réduire la souffrance animale, et dont la dernière campagne lancée en 2024. Elle est membre de la coalition Anima International, une organisation paneuropéenne fondée en 2018.